Paroles et musique en parfaites épousaillesNessma Flamenco et Tarbaat à la salle Ibn Khaldoun

Nessma Flamenco et Tarbaat étaient, jeudi dernier en soirée, à la salle Ibn Khaldoun, lors d'un gala organisé par l'Etablissement arts et culture de la wilaya d'Alger. La faible assistance, qui a été gratifiée, à l'occasion, d'un agréable bouquet de chansons puisées du répertoire musical algérien et espagnol, a compris que la musique s'adresse d'abord aux sentiments. Nessma Flamenco, qui occupe une bonne place sur la nouvelle scène artistique nationale, a ouvert le bal avec une chanson émouvante des « Gipsy Kings », histoire de rendre hommage à Chico, le chanteur du groupe, actuellement malade. Cette jeune formation maîtrise à la perfection le flamenco qu'elle fusionne avec des sonorités algériennes. Elle invite le mélomane à revisiter tout un patrimoine musical à travers une composition intemporelle portée par une poésie de haute facture. Chez ce groupe atypique, la parole épouse toujours la musique en une formidable union de laquelle scintille une céleste mélopée qui fracture l'horizon et suscite de l'émotion en chacun de nous. Mahdi, guitariste, a affirmé que « le groupe travaille, depuis sa création, sur la fusion des musiques espagnole et algérienne, parce que la musique n'a pas de frontière. Il a souligné qu'en plus de l'album mis sorti sur le marché il y a quelques mois, on prépare actuellement une tournée dans trois pays européens, tout comme nous comptons également nous produire dans les grandes villes algériennes ». Il a précisé, à propos de l'absence du public, que cela est dû au manque de communication. Tarbaat, pour sa part, chante sans fausse note aucune la quasi-totalité des styles musicaux nationaux. Le groupe a rendu, en cette soirée musicale, un hommage particulier à Samy El Djazaïri, en interprétant « Ayahadadh n'Ath Yenni » (orfèvre de Ath Yenni), titre qui a bercé plusieurs générations de mélomanes. Il a enchaîné avec un autre titre de Dahmane El Harrachi, célébrant la beauté du pays. Il faut dire que ce groupe, de création récente, recèle des musiciens d'exception et un chanteur dont la voix ne laisse pas insensibles les mélomanes. Abderrezak, bassiste, a indiqué que son groupe joue une musique authentiquement algérienne : « On traite en particulier des sujets de société. » Il a plaidé pour une véritable politique culturelle qui permette à l'artiste de se consacrer pleinement à son art sans se soucier de l'organisation des tournées ou la promotion de l'album. « Un chanteur est avant tout un créateur, mais il est contraint de faire lui-même sa propre promotion », a-t-il regretté. Le groupe fignole présentement un nouveau clip avec la collaboration de huit chanteurs.