Algérie

Paroles de potache : Le sport et les relations entre les peuples



L'on raconte que le football se joue avec une balle, mais pour moi, cette balle est un orbe possédant un pouvoir d'attraction phénoménal, rapprochant inéluctablement l'homme du ballon, et ainsi, rapprochant les hommes entre eux. Comment expliquer tant de ferveur autour d'une balle et d'un sport en particulier qui émerge comme sauveur des relations humaines, si malmenées en ces temps modernes. Qui n'a pas ressenti les battements de son c'ur s'accélérer au coup de sifflet final d'une rencontre ' Qui n'a pas versé des flots de larmes chaudes à la victoire de son équipe ' Ainsi, s'il y a une chose qui nous rapproche, ce sont sûrement les sentiments, et le football en procure une panoplie : joie, tristesse, déception, espoir.Ces sentiments sont décuplés si on les partage avec les autres, ainsi tant d'existences solitaires prennent fin les soirs de match, bien au chaud en sirotant un café, dans un bistrot, dédié à son équipe, ou grelottant de froid dans un stade. Et cela en s'étonnant de l'extrême résistance de ces gladiateurs modernes maniant si bien la rage de vaincre et la compréhension envers l'adversaire vaincu, tout en sachant endosser tous les rôles : peuplant le royaume de Morphée en procurant de par leurs exploits des rêves ininterrompus. De même, ils arrivent à rapprocher des peuples que tout différencie : religion, couleur, race, langues ; tout est aspiré par la puissance du football provoquant parfois la réconciliation entre différents Etats, car aujourd'hui un match entre deux équipes a plus d'impact qu'une visite de chef d'Etat.Le football est aussi capable d'unifier une nation tranchant ainsi le n'ud gordien des petits problèmes quotidiens et apportant 90 minutes de répit à toute une population, ces 90 minutes transgressent les lois de la physique en nous transportant dans une bulle spatio-temporelle où toutes les formes vivantes aimant le football arrivent à synchroniser leurs pensées, créant une paix utopique que tant de néo-prophètes ont promise mais que seul un sport a pu réaliser. On peut aussi quitter ce cliché du football spectacle pour replonger dans ses origines : parmi cette foule d'enfants nourrissant les mêmes espoirs d'avenir dédié au ballon rond, qui n'a pas entendu sa mère l'appeler tard le soir pour le sommer d'arrêter de jouer au ballon ' Pourtant, rares sont ceux qui répondent à cet appel, glanant quelques minutes auprès de leurs seconde famille qu'est le football, une famille bravant les clivages sociaux, politiques et raciaux, bannissant la haine et le mépris et dépassant toutes les frontières établies pour se réunir lors d'un match de quartier avec un ballon dégonflé ou lors d'un match de Coupe du monde dans un pays éloigné.Globalement, le sport représente aujourd'hui une chance inespérée de vaincre la haine collective, ce doux espoir né il y a 3000 ans, lorsque les dieux de l'Olympe soufflèrent l'idée aux hommes de créer les Jeux olympiques, de cette compétition s'est découlée une foule de disciplines correspondant chacune aux prédispositions des différents individus et transmettant une éthique et des valeurs humaines à ceux qui la pratiquent. Je citerai ainsi par expérience le basket-ball et le handball, deux sports peu pratiqués dans notre pays, mais qui ont éveillé en moi le sens de l'honneur, pour le premier, et le partage pour le second. Il faut dire que ces sports collectifs tirent leurs origines des quatre coins du monde, car si les Incas pratiquaient déjà au XIIe siècle un jeu proche du volley-ball en utilisant des noix de coco, le football lui n'est né qu'au XIXe siècle en Grande-Bretagne. Ainsi, chaque peuple a apporté sa pierre à l'édifice... Aujourd'hui encore, chaque homme participe à préserver cet idéal commun qu'est le rapprochement entre les peuples par le sport, bravant tous les obstacles qu'il rencontre pour conserver celui-ci comme il le conçoit. Tels ces cavaliers nomades de Mongolie qui se réunissent autour de leur passion qu'est le tir à l'arc sur le dos des montures locales, ou plus proches de moi ces Touaregs réunis pour des courses de chameaux, oubliant les difficultés de la survie et partageant leurs souffrances et leurs joies avec leurs semblables. A toutes ces sentinelles du sport, à tous ces gardiens de la paix sportive, je voudrais citer une phrase qui symbolise toute la fraternité issue du football. Elle est aussi l'emblème de mon club de football préféré : « You will never walk alone ». Issad Hammou, lycéen publicité


l'article est genial surtout par rapport à l'age de l'auteur!
zozo - tizi ouzou, Algérie

24/11/2010 - 8610

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