Algérie

Paroles d'un courtier automobile à Tiaret



Paroles d'un courtier automobile à Tiaret
Pénétrer le monde secret des courtiers automobiles n'est pas une simple sinécure car ses adeptes font tout simplement dans la loi de l'omerta. Tenter d'y comprendre certains de ses aspects par un jour de marché hebdomadaire, un vendredi pour ce qui est de la ville de Tiaret, ne mène à rien.Pour s'en apercevoir il n'y a qu'à voir l'attitude de ces courtiers très discrets mais efficaces quand il s'agit de parler affaires. Tenace, nous avons pu arracher quelques bribes d'informations sur un métier pas comme les autres. C'est d'ailleurs sous le sceau de l'anonymat que l'un d'eux, la cinquantaine, s'est confié à nous, à l'ombre d'une tente où l'effervescence battait son plein : «Vous savez que nous travaillons en marge des activités liées aux importateurs, de négociants ou de concessionnaires automobiles dument établis. Notre travail est plein de risques nonobstant les aléas liés à certaines mésaventures».Par mésaventure, notre interlocuteur fait référence à certains groupes qui font dans le trafic. «Certaines connaissances ont fait les frais de ce vaste trafic qui ne connait aucune limite, voire aucune frontière». «Jusqu'à un passé récent, ajouta-t-il, nous avions un lieu de rencontre. C'est Kahwat El Kourtia, connue à la cité Volani. Avec le temps, on est contraint de changer à chaque fois de lieux de rendez-vous et même de puces pour téléphones portables car beaucoup d'intermédiaires voudraient être de la partie».Des gens de conditions sociales différentes s'y trouvent. Il y a des fonctionnaires, des mécaniciens et autres qui viennent pour arrondir leur fins de mois. Au fur et à mesure que la discussion s'anime, notre bonhomme se lâche et avance : «qu'en plus de la collecte d'informations sur les voitures à vendre, on a été jusqu'à nous proposer la vente ou l'achat d'habitations, de lots de terrains». En dépit d'une concurrence exercée via les réseaux sociaux, les offres restent alléchantes et la clientèle grossit, ce qui génère des bénéfices oscillant entre 25.000 et 50.000 dinars par affaire traitée.Etre courtier c'est «faire le tour des cafés, avoir des contacts permanents avec les dépanneurs, mécaniciens, tôliers, vendeurs de pièces détachées d'occasions et fait surprenant, certains d'entre nous passent au peigne fin les annonces classées dans la presse». Travailler, c'est faire partie de réseaux actifs non domiciliés mais connus, dira notre courtier qui estime que ce job reste difficile mais juteux. «Nous passons le clair de notre temps à sillonner les marchés hebdomadaires.On va à Sidi Khattab, Mesra, Saïda, Tiaret, Hassi F'doul, Sidi Aïssa pour ce qui est de l'ouest Algérien et même à l'est du pays». La demande avec la saturation du marché par les véhicules neufs est diversifiée. Les marques Mercedes, Peugeot et Renault figurent au hit-parade. «La clef de la réussite reste, conclut notre interlocuteur, l'intégrité et la franchise» bien que dans ce monde du carrosse, beaucoup de gens continuent à se méfier.




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