Intérêt - La montée au créneau des groupes islamistes dans certains pays arabes après les révoltes populaires accapare l'attention de beaucoup de chercheurs.
C'est le cas de l'Institut international d'études stratégiques (IISS) en Grande-Bretagne qui vient de rendre publiques les conclusions de son rapport stratégique annuel. Pour l'IISS, les islamistes «pourraient tirer profit du vide sécuritaire créé par les soulèvements populaires dans des pays arabes». Ils seraient même en conquête pour accaparer le pouvoir politique, selon la même source.
L'IISS explique néanmoins que la tentative des islamistes de prendre les rênes du pouvoir en Tunisie, en Egypte et dans bien d'autres pays ne signifie pas forcément qu'il va y avoir des activités terroristes. «Je ne dis pas qu'il y aura nécessairement des activités terroristes, mais la chute d'Etats sécuritaires est certainement quelque chose qui crée pour ces groupes des occasions de passer à l'action», a estimé Emile Hokayem, expert à l'IISS.
L'expert insiste dans ce cadre sur le fait que le changement peut bel et bien se faire sans passer par le djihad. Et pour preuve, il avance l'exemple des révolutions qui ont éclaté ces derniers mois dans plusieurs pays arabes poussant les premiers responsables du pays à céder le pouvoir.
«Jusqu'à récemment, le jihadisme international bénéficiait du fait que ces groupes pensaient qu'ils ne pourraient rien faire chez eux, donc ils ont combattu ailleurs. Maintenant, ils ont une occasion de se faire entendre plus près de chez eux», a estimé le chercheur installé à Bahreïn.
Pour Hokayem, certains mouvements islamistes, notamment les groupes violents ont aujourd'hui la certitude que «pour être pertinents, ils doivent se lancer dans la nouvelle politique du monde arabe et cela veut dire participer aux élections».
Il ne faut pas s'étonner, ajoute-t-il, de voir de plus en plus «d'anciens radicaux, en Egypte en particulier, s'engager en politique».
Il faut aussi se rendre à l'évidence que le printemps arabe n'est pas nécessairement synonyme de l'avènement de la démocratie, prévient, pour sa part, le directeur général de l'IISS, John Chipman. «Les transitions qui ont eu lieu jusqu'à présent restent à moitié achevées, et la promesse de résultats démocratiques reste liée au risque que font peser les sectes, des institutions militaires ou d'autres groupes qui pourraient détourner le processus politique en cours», a-t-il estimé.
Tout compte fait, «la bataille entre les forces de sécurité, les éléments libéraux et les groupes islamistes en vue de créer un gouvernement stable, démocratique et représentatif sera l'élément déterminant dans la période post-réveil», selon le responsable de l'IISS.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 30/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Info Soir
Source : www.infosoir.com