Algérie

Parole de «con-naisseur»



Pourquoi a-t-on coutume de répéter selon un paradoxe que le succès est plus dangereux que l'échec : on peut apprendre de l'échec quand le succès n'a rien à vous apprendre et vous donne l'illusion de tout maîtriser au moment où vous vous trouvez sur la pente descendante. Sans trop nous attarder sur des réflexions d'ordre philosophique, venons-en au fait.
Aucune ligne dans les journaux «mainstream» sur ce qui est en train de se passer en Libye en ce moment, notamment à Bani Walid, ville restée fidèle au guide Mouammar Kadhafi. «Les principaux chefs du cartel de Misrata, appuyés par... l'armée, sont en train de bombarder à l'arme lourde la ville sans défense de Bani Walid, dans l'indifférence totale de la soi-disant communauté internationale. Nous sommes en train d'assister à un génocide pour venger un homme. Et quel homme ' Celui qui revendiquait l'assassinat de Kadhafi et qui vient à son tour de trouver la mort dans un hôpital parisien. Et pourtant, il n'y a pas longtemps, ces grands perroquets «mainstream» ont fourni des éditos entiers manifestant une purulence idéologique et morale. Dans cette chronique, nous passerons en revue quelques «prouesses» d'un de ces perroquets «chevronnés», un cas parmi tant d'autres, qui s'est déjà pris pour un grand «con-naisseur» de la Libye. Dans son papelard de second degré, ce grand journaleux louait «le réalisme moral d'Alain Juppé» qui, en l'occurrence, s'est aligné sur les positions de Cameron. Alors, on y va, dans le délire qui évoque le ton de la décadence : «Bien sûr, c'est Nicolas Sarkozy qui, au début de mars 2011, prend, avec le Britannique David Cameron, la décision d'appuyer militairement les rebelles libyens». Ah, bon ! Je croyais que le général américain et ancien commandant des forces européennes de l'OTAN Wesley Clark avait mentionné en 2007 que ces projets de remodelage du Moyen-Orient remontaient à au moins 2001 et émanaient des idéologues tels que le «sympathique» Bernard Lewis, mentor de Huntington. «Après s'être assurés du soutien, indispensable, essentiel, des Etats-Unis». Ce ton comminatoire et péremptoire pour nous faire avaler de la propagande grossière : l'opération est décidée depuis plus de dix ans par des commanditaires anglo-saxons qui n'ont ni attendu le feu vert de Sarko et Cameron, ni celui d'Obama, encore moins l'imprimatur vérolé de l'ONU. Et plus loin encore, cet «analyste», qui se prend encore pour un connaisseur de la Libye, ose encore dire : «La Libye n'est pas non plus en proie à la guerre intérieure». Et pourtant, pour tout lecteur informé de la situation actuelle en Libye, c'est une insulte primaire et désespérée. Comment appelle-t-on le chaos et la guerre civile ' Parole de «con-naisseur».


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