Parole de Belkhadem

En parvenant à mettre fin à la guerre fratricide entre redresseurs et direction, le FLN a visiblement fini de manger son pain noir. Du moins, provisoirement. Avec ce cessez-le-feu, place pour un nouveau climat interne avec une certaine sérénité. Ce qui est un bon prérequis pour le passage de la redoutable épreuve des listes électorales que tous les partis politiques appréhendent dès lors qu'il s'agit d'arbitrer l'expression des ambitions. D'autant plus que le FLN est face à un double défi : celui de solder le clivage entre direction et redresseurs et celui de faire le bon choix sur les 3 000 candidats à la candidature.À en croire Belkhadem, l'examen des candidatures, qui en est déjà à un second tamisage, se déroule sans encombre. Et cela, en raison de critères de sélection et de la composante même de la commission, qui rendent aujourd'hui difficile la marge de la cooptation et du parachutage, autrefois inscrits dans l'ADN du FLN. Un dernier examen des listes est prévu dans les prochains jours pour la liste définitive, mais le verdict ne sera connu que le 21 mars, date limite de dépôt des candidatures. Ce qui empêchera ainsi les recalés de présenter des listes indépendantes.
Et en réussissant ainsi à transcender les clivages et, donc, présenter une seule liste, le parti de Belkhadem s'épargne le risque du spectre de la division de son électorat qui menaçait la base militante, elle aussi partagée entre les deux camps. Ce qui le place dans de relatives bonnes conditions pour affronter le test des urnes, le 10 mai prochain. Qui permettrait aussi de prétendre à la majorité, comme en rêve Belkhadem pour qui le FLN restera la force politique majeure du pays. Pronostic qui n'engage néanmoins que le premier responsable du FLN qui y croit dur comme fer. Au point d'ailleurs de mettre sa personne dans la balance, en promettant de démissionner si le parti ne sortait pas vainqueur.
O. O.