PARLONS-EN

Question de culture sans doute. Deux histoires parallèles qui disent tout. Deux histoires qui montrent le fossé, plutôt le monde, qui sépare les uns des autres.
Deux faits d'actualité qui étalent au grand jour une réalité implacable : il y a eux, et il y a nous. Fin d'après-midi de dimanche, le stade de Wembley est témoin d'un acte insupportable pour les sujets de Sa gracieuse majesté : avant le coup d'envoi de la seconde demi-finale de la Cup entre Chelsea et Tottenham, l'Angleterre du football est choquée par le comportement de quelques supporters de Chelsea qui, au contraire de l'écrasante majorité d'entre les 88 000 présents dans le majestueux nouveau Wembley et des joueurs regroupés au centre du terrain, n'ont pas respecté par leur silence la minute dédiée à la mémoire des 96 supporters de Liverpool décédés 23 ans plus tôt à Hillsborough, le nom du stade de Sheffield, lors d'une demi-finale de la Coupe d'Angleterre. Martin Atkinson, l'arbitre de ce choc entre Londoniens, préfère du coup écourter ce moment de recueillement. Le soir- même, deux heures après le match, le club de Chelsea, totalement confus, exprime ses regrets et adresse ses excuses officielles à travers un communiqué sur son site internet officiel et assure que les sifflets parvenus des tribunes réservées à leurs fans ont terni l'image des Bleus. Un peu plus de 24 heures plus tôt, autre stade, autre pays : Saïda en Algérie. Un match de football s'achève dans le sang, celui des Usmistes d'Alger agressés à l'arme blanche. Que font les dirigeants du club de Saïda ' Pas de communiqué, pas d'excuses, ils se sont échinés à trouver des circonstances atténuantes à leurs supporters, mettant les innommables agressions à couteaux tirés sur le compte de l'arbitrage. Il fallait la trouver celle-là !