Algérie

Parlez-leur de soldes et elles accourent !



Les trottoirs défoncés n'arrêtent pas leur élan. Quand une boutique annonce des soldes, elles ne tiennent plus en place et ne pensent plus à rien d'autre ! Il fait chaud, elles étouffent mais elles sont là. La patience, elles connaissent et la peur que l'heure d'après il n'y en ait plus rien qui soit à leur goût, aussi. Je descendais il y a quelques jours la rue Arezki-Hammani (ex-rue Charras), quand soudain un attroupement a stoppé ma course.En ces temps où l'on recommande vivement aux gens de se tenir à distance les uns des autres, il ne s'expliquait pas. Sauf lorsque, confronté au superflu, l'essentiel perd de son sens. Fermer des commerces et règlementer le mode de fonctionnement et les horaires d'ouverture de quelques autres ne réglera le problème qu'en partie. Il y a tous ces jeunes et moins jeunes qui font, via la pandémie, un pied de nez à l'autorité. Peu leur importe que les recommandations portent sur les précautions à prendre puisqu'elles sont énoncées par un système qui n'a pas encore fait ses preuves en matière d'adhésion aux attentes citoyennes.
Des gestes que l'on ne détaille jamais assez, des messages brouillons, peu convaincants, et des mesures, pour faire respecter les décisions, peu contraignantes. Prenons l'exemple de ces hommes qui font tapisserie à la place Audin dont ils occupent presque tous les bancs. Collés les uns aux autres, rares sont ceux d'entre eux qui portent une bavette. Les discussions vont bon train.
On parle de Covid-19. On raconte le deuil qui frappe un proche ou un voisin et on décortique les dernières mesures prises par l'administration tout en postillonnant sur son interlocuteur.
Les policiers, qui ne sont pas loin, n'ont pas pour mission de sensibiliser ou de verbaliser les contrevenants. Je lisais récemment qu'en Colombie, le pouvoir avait, dans certaines régions, passé la main aux cartels de la drogue pour mettre de l'ordre là où il est impuissant à se faire obéir. Ceux qui n'observent pas les règles sont soit exécutés soit bannis de leur lieu de résidence. Heureusement, notre maffia à nous a su anticiper ! Elle n'a rien à protéger ici. Elle a tout planqué ailleurs !
M. B.


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