Algérie

Parlements arabes



De simple chambres d?enregistrement Lors du sommet arabe qui se tiendra à Alger les 22 et 23 mars, il est prévu, et ce, sur proposition de l?Algérie, l?institution d?un Parlement arabe qui sera « une instance consultative de transition ». Ce parlement peut constituer un prolongement populaire de la Ligue des Etats arabes. A cet effet, tous les pays arabes, selon Abdelaziz Belkhadem, ministre des Affaires étrangères, y seront représentés par quatre députés chacun. A l?issue du premier mandat, dont la durée est de cinq ans, le parlement arabe sera renouvelé et ses sièges seront occupés, dans la mesure du possible, par des membres élus. Ce qui, malheureusement, n?est pas faisable actuellement à cause des disparités en matière de représentation parlementaire. Donc, il est évident que cette initiative ne peut être mise en place que plus tard, et ce, afin de permettre aux pays qui ne ne sont pas dotés d?une instance législative de siéger au sein du parlement arabe, dont les membres seront provisoirement désignés. Par ailleurs, on s?interroge sur le rôle et le fonctionnement réels de cette nouvelle instance, d?autant que dans la majorité des pays arabes ayant des parlements, les missions de ces derniers restent très limitées. Le comble est que certains Etats arabes ne sont même pas dotés d?une telle institution. Cependant, une telle initiative peut-elle aboutir lorsque l?on sait que les intérêts politiques de ces Etats divergent et que chaque pays arabe veut des lois « qui l?arrangent » ? Que ce soit en Arabie Saoudite, en Egypte, en Tunisie, au Maroc ou en Algérie, le parlement, le Madjlis echoura ou le Conseil national fédéral (aux Emirats arabes unis) est taillé sur mesure. Plus exactement, il opère en fonction des intérêts du pouvoir en place. A titre d?exemple, en Arabie Saoudite, le Madjlis echoura est, certes, l?instance qui légifère. Les membres du Madjlis se réunissent pour examiner et débattre des projets émis par les institutions législatives. Seulement, ce qui est aberrant, c?est le fait que toutes les décisions prises par le Madjlis ne prendront pas effet sans l?aval du roi. « Les membres du Madjlis echoura doivent rendre compte impérativement de leurs décisions au roi, qui aura son mot à dire et tranchera toutes les questions débattues. » Quant au royaume chérifien, la même démarche est suivie, à l?exception que cette monarchie compte dans sa composante un parlement en bonne et due forme. Néanmoins, les dossiers débattus et adoptés au sein de cette chambre sont ceux dictés et voulus par le roi. Cela implique qu?en l?absence d?une véritable démocratie se sont les orientations du roi qui régissent le fonctionnement du parlement. Normalement, le rôle du parlement est de légiférer et contrôler le pouvoir en place et, par conséquent, le rappeler à l?ordre. Toutefois, le parlement dans les pays arabes est complètement marginalisé, il se résume à une chambre d?enregistrement dont les élus sont considérés comme des députés « maison » qui approuvent des lois confectionnées sur mesure par le pouvoir.


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