Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré hier qu'il allait se rendre très "prochainement" en Irak pour discuter de la création dans ce pays d'un dispositif international pour juger les terroristes du groupe autoproclamé Etat islamique (EI)."Il faut faire en sorte, avec les autorités irakiennes, que l'on puisse trouver les moyens d'avoir un dispositif judiciaire susceptible de juger l'ensemble de ces combattants, y compris a priori les combattants français (...), de juger ceux qui seraient pris en charge par les forces irakiennes", a-t-il affirmé sur la chaîne BFMTV et la radio RMC.
"C'est ce sur quoi nous allons parler avec les autorités irakiennes", a ajouté le ministre français des Affaires étrangères sans préciser quand il se rendrait à Badgad. Interrogé sur d'éventuels nouveaux transferts de terroristes étrangers, notamment français, des camps kurdes où ils sont détenus en Syrie vers l'Irak, il a simplement répondu : "Le sujet principal n'est pas celui-là, là, maintenant." Une dizaine de terroristes français détenus par les forces kurdes syriennes ont déjà été transférés fin janvier en Irak pour y être jugés.
La guerre d'agression turque, lancée le 9 octobre contre les forces de résistance kurde des Unités de protection du peuple (YPG) dans le nord de la Syrie fait craindre des évasions de terroristes étrangers détenus par les Kurdes syriens. Elle pose aussi avec plus d'acuité encore la question de leur jugement alors que les Kurdes syriens, abandonnés par les Etats-Unis, ont fait appel à Damas pour assurer leur sécurité face aux Turcs. Environ 12 000 combattants de l'EI, dont 2500 à 3000 étrangers, sont détenus dans les prisons sous contrôle des Kurdes, selon des chiffres de sources kurdes.
Et les camps de déplacés du nord-est syrien accueillent environ 12 000 étrangers, 8000 enfants et 4000 femmes. Sept pays européens (France, Royaume-Uni, Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Suède et Danemark) discutent depuis plusieurs mois de la possible mise en place d'un tribunal international en Irak pour juger les terroristes étrangers.
Ils ont eu une réunion à ce sujet mardi à Bagdad, a confirmé le ministère néerlandais des Affaires étrangères, tout en soulignant que "les discussions sont à un stade exploratoire". Les Européens, premiers concernés par les risques d'attentat, craignent pour leur sécurité si les Kurdes, engagés face aux Turcs, ne peuvent plus tenir ces camps, situés dans l'extrême nord-est de la Syrie, près de la frontière turque.
R. I./Agences
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Posté Le : 17/10/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R I
Source : www.liberte-algerie.com