Algérie

Paris veut faire toute la lumière



Paris veut faire toute la lumière
Le ministre français de l'Intérieur a souhaité que l'enquête judiciaire qui a été ouverte permette de faire toute la lumière sur les circonstances de ce décès dramatique.L'Algérie demande des informations «officielles et précises». La France a réaffirmé hier, sa «très ferme volonté que toute la lumière soit faite» sur les circonstances de ce décès dramatique. «Le ministère de l'Intérieur partage avec la famille de la victime et les autorités algériennes la très ferme volonté que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce décès dramatique», affirme un communiqué du département de Bernard Cazeneuve transmis à L'Expression. Cette mort tragique remet sur le tapis la question de l'expulsion des étrangers et la politique de l'immigration, en France, en général. Chargés de faire du chiffre quelque 30 000 expulsions de résidents illégaux par an, les ministres qui se sont succédé place Beauvau (Brice Hortefeux, Claude Guéant) sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy avaient à travers cet objectif pour mission de siphonner des voix à l'extrême droite. Toute une batterie de mesures et de lois a été mise en oeuvre pour rendre la vie infernale et livrer à la vindicte populaire les étrangers sans papiers ou sur le point de régulariser leur situation. Projet de déchéance de la nationalité française, débat sur l'identité nationale, la laïcité, le port du voile, l'immigration choisie, statut des étudiants, expulsions massives des candidats à l'immigration (plus de 3700 Algériens ont été expulsés en 2009)... Des débats sur mesure, pour draguer les voix d'un électorat xénophobe à travers lesquelles se sont forgés des clichés et des préjugés qui ont fait la part belle aux thèses racistes véhiculées par le Front national et reprises par la droite classique.Une sorte de feu vert donné aux forces de police pour intervenir de manière musclée lors de certaines interpellations qui ont viré au drame.Le cas de notre concitoyen décédé le 21 août 2014 au cours de son transfèrement à l'aéroport de Roissy depuis le centre de rétention administrative (C.R.A) de Vincennes est loin de constituer un cas isolé. Ali Ziri, retraité algérien de 69 ans qui vivait à Argenteuil (banlieue nord-ouest de Paris) est mort le 11 juin 2009, deux jours après une interpellation brutale effectuée par des policiers, à la suite d'un contrôle routier. Il se trouvait alors en voiture avec un ami.Une première autopsie avait conclu à une «fragilité cardiaque» du sexagénaire, alors qu'une contre-expertise avait révélé la présence de 27 «hématomes de 12 à 17 cm» sur son corps. Des diagnostics contradictoires. Comme ceux qui concernent Abdelhak Goradia âgé de 51 ans, qui devait être expulsé à partir de Roissy. Il a rendu l'âme dans des circonstances encore non élucidées à son arrivée à l'aéroport. Une source policière avait indiqué dans un premier temps qu'il avait «fait un malaise dans le fourgon» qui le transportait à Roissy et était «mort d'une crise cardiaque, malgré les secours prodigués». Les premiers résultats de l'autopsie ont révélé le lendemain (samedi) après l'ouverture d'une enquête diligentée par le parquet de Bobigny, que «la mort a été provoquée par une asphyxie due à une régurgitation gastrique». L'Algérie a demandé des «informations officielles et précises sur les circonstances de ce décès». «Le ministère de l'Intérieur et la direction générale de la police nationale n'ont, à aucun moment, privilégié une quelconque thèse pour expliquer la mort», a assuré hier dans un communiqué le ministère français de l'Intérieur. «C'est à la justice, et à elle seule, qu'il appartient de déterminer l'origine de ce décès», a ajouté la même source qui a précisé que les enquêteurs de la «police des polices» s'étaient rendus sur place «dans l'heure qui a suivi le décès» pour «débuter les investigations nécessaires à l'établissement de la Vérité». Le ministère des Affaires étrangères (MAE) qui a instruit l'ambassade d'Algérie à Paris, ainsi que les consulats de la région parisienne à l'effet de recueillir les informations officielles et précises sur les circonstances de cette affaire, a indiqué que le «strict respect de la dignité des Algériens à l'étranger, le respect des dispositions conventionnelles, notamment en matière de réadmission, figurent parmi les éléments constitutifs de l'action consulaire algérienne».




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