Algérie

Paris se soumet à la censure : Les déboires d'une artiste chinoise



Paris se soumet à la censure : Les déboires d'une artiste chinoise
Il devient risqué d'ironiser sur les mots du président Sarkozy, alors les ténors des libertés préfèrent orienter les débats sur des sujets toujours insipides. lC'est l'histoire invraisemblable d'une jeune artiste chinoise, Siu Lan Ko, 33 ans, victime de censure dans ce Paris qu'on croyait capitale mondiale du génie artistique et du défi éternel aux idées reçues. Simple et pertinent, le travail de la jeune artiste est élaboré comme une pub sur des banderoles noires à la verticale de l'immeuble des Beaux-Arts au Quai Malaquais à Paris. La contribution de la jeune chinoise figure dans un ensemble collectif intitulé « Un week-end de sept jours », ouvert du 13 au 21 février.Contre toute attente, l'expo a été interdite et les banderoles décrochées mercredi à la faveur de la tombée de la nuit, au vu des risques des représailles financières contre l'institution. Siu Lan Ko a commis quatre mots, inscrits en blanc sur fond noir. Il s'agit de « Travailler », « Moins », « Gagner » et « Plus ». La direction de l'établissement considère que « cette présentation non concertée de l''uvre, sans explicitation à l'attention du public, pouvait constituer une atteinte à la neutralité du service public et instrumentaliser l'établissement ». Mais le communiqué n'a pas convaincu. L'artiste a envisagé une plainte. « C'est bien la peine, déplore l'artiste, que de quitter Pékin et se retrouver censurée à Paris. »La terminologie subversive fait référence à un axe de la pensée politique et économique du président Nicolas Sarkozy. Les mots interdits étaient jugés peut-être susceptibles de favoriser une réflexion rebelle. Cette réaction liberticide et inattendue ne trouve pas d'explication en dehors du climat de peur instauré par l'Elysée. De nombreux journalistes qui pointent au chômage l'ont compris à leurs dépens. Signe des temps, on ne relève pas de réactions significatives chez les ténors qui savent si bien défendre le droit à l'impertinence et squattent les plateaux TV pour des sujets de diversion.Scandalisée, Clare Carolin du Royal Collège of Art de Londres, co-organisatrice de l'expo, ne comprend pas le sens de cette interdiction humiliante. Elle se considère disqualifiée puisque c'est elle qui a découvert Siu Lan Ko, une passionnée des signes, des idéogrammes chinois et des slogans de propagande. L'artiste n'avait jamais été censurée dans son pays, malgré ses prises de position sur des sujets tabous en Chine. L'affaire ayant pris des proportions inquiétantes dans les milieux artistiques, Frédéric Mitterand, ministre de la Culture est intervenu pour ordonner la remise des banderoles à leur place.


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