Algérie

Paris multiplie les initiatives



Aucune indication n'a toutefois filtré quant au déroulement de cette rencontre avec les otages et leurs ravisseurs, ou encore sur les conditions de détention des sept collaborateurs du géant français Areva, qui semblent avoir été localisés au fin fond du désert malien, une région de collines située dans le nord-est, communément appelée le Timétrine. Le ministre français des Affaires étrangères et européennes, le très médiatique Bernard Kouchner, confirme cette localisation, dans une déclaration faite, hier, à la chaîne d'information France 24. «Nous pensons que les otages se dirigeaient vers cette zone du nord-est du Mali», a-t-il réaffirmé, ajoutant : «Nous pensons, nous espérons qu'ils vont bien.» Le «french doctor» déplore toutefois le fait qu'il n'y ait pas de renseignements plus précis. Ce que justifie le «négociateur» malien en invoquant un impératif «maximum de discrétion. C'est pour rassurer les familles que nous donnons l'information, mais ne nous demandez pas plus». Une chose est cependant sûre : Paris est dans l'attente d'une preuve concrète de vie de ses ressortissants, et ce, afin d'établir une prise de contact le plus vite possible. Et rien n'est laissé au hasard par la France et ses partenaires afin de libérer les otages. «Bien sûr, tous nos services sont alertés, surtout les services des pays voisins, et amis. C'est-à-dire le Niger, le Mali, et la Mauritanie éventuellement», explique Kouchner, en omettant, volontairement ou non, de citer l'Algérie, pourtant très impliquée dans la lutte contre AQMI dans le Sahel. «Nous travaillons avec la France pour trouver une solution, mais nous avons clairement affirmé à nos interlocuteurs que nous ne voulons pas de troupes françaises, américaines, en tout cas occidentales, sur notre sol», avait-on averti, dimanche, du côté malien. «C'est une cohésion formidable, tout à fait nécessaire. Tout d'abord pour se renseigner, et puis aussi dans l'avenir, pour agir ensemble», assure Bernard Kouchner, en ajoutant toutefois à brûle-pourpoint : «Mais quand je dis agir, il s'agit de formation et de développement. Il ne faut pas penser à une action militaire.» Intervention armée contre laquelle AQMI avait d'ailleurs vivement mis en garde Paris, la qualifiant «d'action stupide». Intervention militaire risquée Et même si tous les officiels français jurent leur grand Dieu qu'une opération militaire «n'est pas à l'ordre du jour», un contingent de quelque 80 militaires a été dépêché à Niamey, qui vient ainsi renforcer une présence française importante dans cette région en constante ébullition. D'ailleurs, si une opération contre AQMI venait à être lancée, elle risque tout bonnement de connaître le dénouement funeste du raid du 22 juillet, qui avait pour but de libérer l'otage Michel Germaneau. Une telle intervention «est impossible à monter sans faire courir de gros risques aux captifs», assurent des experts, repris par l'AFP. Dans cette région isolée aux confins du Mali et de l'Algérie, escarpée, hostile, les ravisseurs, sous les ordres du chef jihadiste Abou Zeïd, disposent de longue date de complicités parmi la population nomade, explique l'explorateur français Régis Belleville, qui a sillonné le secteur en méharée. «Par ses contacts avec les tribus, AQMI sait tout ce qui se passe dans le coin. Ils seront très difficiles à surprendre», ajoute-t-il. «D'autant qu'il y a des pistes de contrebande partout et avec leurs puissants 4X4 essence, ils sont mobiles, rapides. Ils peuvent se déplacer au moindre soupçon, aller dans des régions tellement isolées qu'elles sont un cauchemar logistique pour quiconque», poursuit-il. Les armées se préparent conjointement, mais malgré les difficultés, il est certain qu'une opération de sauvetage par les forces spéciales françaises et les hommes du service «Action» de la DGSE, est en cours de planification, analyse quant à lui un ancien responsable du GIGN. «Des soldats d'élite sont déjà sur place. D'autres opérations, beaucoup plus secrètes et discrètes, sont plus que probables. L'usage de la force doit toujours être l'ultime recours, parce que trop dangereux», ajoute-t-il.              
 


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