Paris et Tripoli amorcent une coop'ration ' long terme

La France et la Libye ont pos? ce week-end les jalons d'une coop?ration ? long terme en mati?re de la d?fense, culturelle ou de sant?, au moment o? la Libye entame sa reconstruction dans un contexte de forte concurrence internationale. Profitant de la popularit? intacte de la France un an apr?s le d?but de la r?volte libyenne qui a conduit ? la chute du colonel Mouammar Kadhafi, le ministre fran?ais de la D?fense, G?rard Longuet, a multipli? pendant trois jours les rencontres avec les nouvelles autorit?s libyennes, ? Tripoli, Misrata ou Benghazi (est). Loin des ?normes contrats de vente d'armes ou d'avions de combat, les discussions ont port? sur des sujets pr?cis, limit?s, pour r?pondre aux probl?mes de s?curit? auxquels la Libye est imm?diatement confront?e. "Nous sommes ? la recherche d'un mode de fonctionnement p?renne pour assurer une pr?sence et une influence", r?sume un haut responsable fran?ais. G?rard Longuet a notamment sign? samedi avec son homologue libyen, Oussama al-Jouili, un accord en vue de renforcer la coop?ration bilat?rale pour le contr?le des quelque 4.000 km de fronti?res terrestres de la Libye. "Cela signifie la formation des hommes, la ma?trise technique, une tr?s grande mobilit? et une connaissance du terrain", a soulign? le ministre fran?ais. Un enjeu crucial pour permettre aux autorit?s libyennes de lutter contre l'immigration clandestine et les trafics d'armes ou de drogue qui fleurissent dans le sud du pays. "Tous les enjeux de d?fense auxquels ils sont confront?s nous int?ressent aussi : la s?curit? au Maghreb, au Sahel, en M?diterran?e", estime-t-on de source fran?aise, en soulignant que "toute reconstruction d'une soci?t? a forc?ment un volet d?fense" pour assurer la stabilit? du pays. Paris et Tripoli vont ?galement renforcer leur coop?ration pour assurer le d?minage des ports libyens et 72 plongeurs libyens seront dans un premier temps form?s ? Toulon (sud de la France). Mais dans tous les domaines, la concurrence est rude et les militaires italiens sont ?galement pr?sents ? Tripoli pour renflouer notamment les b?timents libyens. A Zenten (sud de Tripoli), Misrata ou Benghazi, M. Longuet a re?u un accueil enthousiaste de centaines de personnes, au son des klaxons et des remerciements ? la France pour sa participation d?cisive, de mars ? octobre 2011, aux frappes a?riennes qui ont permis de mettre fin ? 42 ans de dictature dans le pays. Partout, les responsable locaux du Conseil national de transition (CNT) ont plaid? pour un renforcement des liens culturels bilat?raux. Dimanche soir ? Benghazi, ville lourdement bombard?e durant le conflit, le dirigeant local du CNT, Jamal Benou, lui a demand? l'ouverture de services consulaires pour en finir avec "la concentration de tous les pouvoirs ? Tripoli". Interrog? sur leurs besoins les plus urgents, le directeur de l'h?pital local, Fathi Al-Jehani, et son ?quipe ont soulign? les manques cruciaux en chirurgie cardiaque, neurologie, orthop?die, r??ducation, pour soigner les bless?s du conflit. C?t? fran?ais, on souligne le caract?re "r?aliste" des demandes libyennes. Depuis plusieurs mois, le potentiel ?conomique consid?rable de la Libye attire les d?l?gations diplomatiques, militaires ou d'hommes d'affaires, souligne-t-on de source diplomatique fran?aise. La Grande-Bretagne et les Etats-Unis, qui ont ?galement particip? activement ? la chute de Kadhafi, sont tr?s pr?sents. Mais aussi l'Italie, la Turquie et certains pays de l'Est, comme l'Ukraine et la Russie, plus discrets, mais pas moins actifs.