Algérie

Paris compte saisir le Conseil de sécurité



«Nous souhaitons que le Conseil de sécurité se prononce sur ce qui s’est passé aux ambassades de France et des Etats-Unis hier et deux jours avant à Damas», a déclaré à la presse le porte-parole du ministère, Bernard Valero. «Ce sont des événements très graves, des violations évidentes du droit  international, de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques», a-t-il ajouté. «Nous sommes en train, aux Nations unies, de regarder si le Conseil de sécurité peut s’emparer de ce sujet», a déclaré quelques heures plus tôt le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, sur les ondes de la radio France Info. «Nous appelons de nouveau les autorités syriennes à faire leur devoir. Tout gouvernement doit assurer la sécurité des ambassades et représentations diplomatiques. Nous appelons instamment les autorités syriennes à le faire», a-t-il ajouté. Des manifestants soutenant le régime syrien ont attaqué, lundi, les ambassades des Etats-Unis et de la France à Damas pour dénoncer la visite en fin de semaine dernière de leurs ambassadeurs dans la ville rebelle de Hama (centre). La situation au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU est cependant très complexe. Un projet de résolution présenté par des pays européens et condamnant les violences du pouvoir contre les manifestants est bloqué depuis plusieurs  semaines par la Russie et la Chine. Le Premier ministre français, François Fillon, a estimé hier que le «silence» du Conseil de sécurité de l’ONU sur les violences en Syrie devenait  «insupportable», ajoutant que le président syrien, Bachar Al Assad, «a franchi toutes les limites». «Nous essayons de convaincre les Russes, notamment, qu’il n’est pas acceptable que le Conseil de sécurité laisse se produire ce qui est en train de se produire en Syrie», a précisé Alain Juppé.
Pour Washington, Assad a perdu la légitimité
Côté Washington, lundi, quelques heures après l’attaque de l’ambassade américaine à Damas, la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a estimé, pour la première fois après quatre mois de violences en Syrie, que le président Bachar Al Assad a «perdu sa légitimité». «Il a perdu sa légitimité, il a échoué à honorer ses promesses, il a recherché et accepté l’aide de l’Iran (...) pour réprimer son peuple», a indiqué la secrétaire d’Etat américaine lors d’une conférence de presse. «Le président Assad n’est pas indispensable et nous n’avons absolument rien investi dans le fait qu’il reste au pouvoir», a encore prévenu Mme Clinton, avertissant Al Assad qu’il ferait «une erreur» en pensant que les Etats-Unis redoutent sa chute. «Notre objectif», a-t-elle observé, «est que la volonté de transformation démocratique du peuple syrien se réalise».
A la différence de la situation en Libye, les Etats-Unis n’ont pas formellement appelé, à ce jour, au départ du pouvoir du président Assad, mais les déclarations de Mme Clinton sont les plus sévères de la part de l’Administration Obama depuis le début de la crise. Mme Clinton a accusé le régime de «chercher à détourner l’attention» de sa répression en s’en prenant aux ambassades américaine et française. Hier, le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé «vigoureusement» les déclarations de la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, y voyant un acte d’«ingérence dans les affaires syriennes». «La Syrie dénonce vigoureusement les déclarations de la secrétaire d’Etat américaine, qui constituent une preuve supplémentaire de l’ingérence flagrante des Etats-Unis dans les affaires intérieures syriennes», a indiqué le ministère dans un communiqué. «Ces propos incitent à la poursuite de la crise intérieure, en faveur d’objectifs qui ne servent pas l’intérêt du peuple syrien ni ses ambitions légitimes», ajoute le ministère. «La direction politique (syrienne) ne tire pas sa légitimité des Etats-Unis mais uniquement de la volonté du peuple syrien qui exprime quotidiennement son soutien et son appui à cette direction et aux réformes de fond qui font l’objet d’un dialogue» national, ajoute le texte. «Les relations entre les pays sont basées sur le principe de la non-ingérence.
La Syrie s’attend à ce que les Etats-Unis et leurs émissaires s’engagent à respecter ce principe et à s’abstenir de tout comportement susceptible de provoquer les sentiments des Syriens et leur attachement à leur indépendance nationale.»


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