La LFC 2009 avait déclenché un concert de lamentations de la part
des opérateurs français. Plus d'un an plus tard, le climat est plus apaisé. Les
exportations françaises sont stables alors que les importations algériennes ont
globalement reculé de 6%. La raison ? Des exportations françaises très
diversifiées et un traitement plus rapide des Credoc par les banques.
L'investissement, lui, ne suit pas.
Les informations publiées récemment et portant sur les 8 premiers
mois de l'année 2010 traduisent une bonne résistance du niveau des échanges
commerciaux entre la France et l'Algérie. Cette constatation est surtout
valable pour les exportations françaises en direction de l'Algérie qui ont
atteint un peu plus de 5 milliards d'euros à la fin du mois d'août. Bien que ce
résultat soit en légère diminution par rapport à la même période de l'année
précédente (-1,2%), il constitue une performance meilleure que prévue et
surtout bien supérieure à celle de l'ensemble des importations algériennes qui
ont reculé de près de 6% au cours du premier semestre de l'année en cours.
Le résultat est d'autant plus surprenant que la baisse des
importations algériennes au premier semestre est surtout sensible dans des
secteurs comme les produits alimentaires, les médicaments ou les véhicules de
tourisme qui constituent des points forts traditionnels du commerce extérieur
français. Pour un spécialiste du négoce au sein d'une banque privée installée
en Algérie, ils sont la traduction de «la très grande diversification du
commerce entre la France et l'Algérie qui lui a permis de résister au recul de
près de 25% des importations de médicaments, de près de 18% des importations de
véhicules de tourisme et de 10% des produits alimentaires».
Une annonce qui contraste également avec les cris d'alarme et la
levée de boucliers qu'avaient provoqués voici un peu plus d'une année la mise
en place par les autorités algériennes d'un dispositif de contrôle plus strict
des importations. La généralisation du crédit documentaire introduite sans
préavis au cÅ“ur de l'été 2009 avait notamment fait souffler un vent de panique
dans les ports français réalisant une part importante de leur trafic avec
l'Algérie.
10.000 lettres de crédits traitées chaque mois
Le même spécialiste du trading nous explique «après quelques mois
au dernier trimestre 2009 ou la mesure a causé d'abord un allongement des
délais de traitement des dossiers qui ont pu atteindre dans certains cas
jusqu'à un mois, les choses sont rentrées dans l'ordre. Le traitement des
lettres de crédit a été multiplié par dix dans certains établissements qui se
sont adaptés rapidement à la nouvelle réglementation en renforçant les
effectifs et en formant du personnel. Un retour à la normale en matière de
délais de traitement a été enregistré dans la plupart des banques au début de
l'année 2010. Aujourd'hui, ce sont plus de 10.000 lettres de crédit qui sont
traitées chaque mois par le secteur bancaire algérien.»
L'autre bonne nouvelle,
côté français, est constitués par la baisse sensible des importations en
provenance de notre pays. Ces dernières qui sont constituées pour l'essentiel
d'hydrocarbures sont en baisse très sensible et accusent un recul de près de 20
% qui engendre un excédent commercial record au profit de la France de plus de
1,7 milliard d'euros sur les 8 premiers mois de l'année.
L'INVESTISSEMENT, CE PARENT PAUVRE
Si les exportations françaises vers l'Algérie continuent d'afficher
une santé insolente, on ne peut certainement pas en dire autant des
investissements français dans notre pays qui semblent avoir été frappés de
plein fouet par les mesures de recadrage adoptées dans le cadre de la LFC
2009.Le 51/49% est passé par là et les projets d'investissements annoncés
depuis l'été 2009 ne se comptent même pas sur les doigts d'une seule main
.Parmi ces derniers, on relève surtout la création d'une société d'assurance de
personnes avec pour associés principaux la SAA , la BADR et la BDL d'une part
et la Macif d'autre part. Avec 34% du capital, la compagnie française assurera
le management de la nouvelle compagnie alors que les entreprises algériennes en
assureront la présidence du Conseil d'administration. La compagnie française
devient ainsi la première entreprise à s'accommoder de l'obligation faite aux
entreprises étrangères de s'associer à un ou plusieurs actionnaires nationaux
majoritaires. Elle devrait être imitée très prochainement, toujours dans le
domaine des assurances, par le leader français et européen AXA qui a conclu un
partenariat avec la BEA et le FNI qui est en cours d'approbation par les
autorités du secteur. Un bilan de l'investissement hors hydrocarbures qui est
vite dressé et qui ne comporte en particulier aucun projet dans l'industrie
manufacturière, pas même l'association entre Renault et la SNVI plusieurs fois
annoncée et démentie au cours de l'année écoulée.
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Posté Le : 12/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Taleb
Source : www.lequotidien-oran.com