Algérie

Pari difficile pour les instances de contrôle



Les grands flux d'estivants et les fêtes de famille font prendre, chaque été, une envolée à la consommation. Une aubaine pour les commerçants de Béjaïa, ceux notamment activant dans la zone côtière. Si l'objectif du gain, commercialement, n'est pas indélicat et déloyal, il n'en demeure pas moins que certains, pour y parvenir, ne s'embarrassent pas de scrupules. Hygiène et conformité des produits sur le plan sanitaire sont le dernier souci, malheureusement d'une catégorie de commerçants que ni les campagnes de sensibilisation ni les dispositifs de contrôle ne font reculer. Il y a également que les consommateurs eux-mêmes ne sont pas toujours vigilants sur la qualité des produits qu'ils consomment. Ainsi une réjouissance familiale s'est achevée le mois écoulé, dans la localité de Féraoun, par 30 cas d'intoxication alimentaire. Le mois de Juin, toujours, les services de la direction de la concurrence et des prix (DCP) ont constaté, sur un total de 2600 actions de contrôle effectuées à travers la wilaya, 130 infractions dont 120 ont abouti à une présentation au parquet. Le défaut d'hygiène (surtout le non respect des conditions de conservation des produits), le défaut d'étiquetage et la vente de produits non conformes sont les principales transgressions notifiées. À ce titre, 2,8 tonnes de produits ont été saisies (viandes rouges, volailles, boissons, cosmétiques, produits d'entretien,').Le dispositif « spécial été », mis sur pied par la DCP, est plus particulièrement renforcé pour le littoral est, connu pour une grande affluence et une très grande activité commerciale durant la saison. Les brigades mixtes dégagées expressément pour opérer dans cette zone (y compris durant le week-end), ont, pour la seule première quinzaine de juillet, relevé 203 infractions. Les inspections ont principalement touché les activités de restauration (fixe et mobile), les cafés et autres débits de boissons et les camps de toile. 185 poursuites judiciaires s'en suivront. Défaut d'hygiène et défaut d'information sur les prix en sont les principaux motifs. 1,6 tonnes de produits crus et cuits impropres à la consommation ou non conformes à la réglementation ont été saisies au cours de ces inspections. 14 fermetures sont proposées. Y figurent des échoppes non réglementaires ou tenues sans registre de commerce. Il faut dire que les commerces illicites foisonnent au bord des plages en pareille période, avec toutes les conséquences encourues sur le plan sanitaire.Cette année, le ministère du commerce s'est manifestement mis de la partie à travers une campagne nationale de sensibilisation et de prévention. Sous le slogan « Pour un été sans intoxications alimentaires », une caravane composée de tous les acteurs ayant compétence dans l'inspection, le contrôle de qualité, la couverture sanitaire, la commercialisation, a sillonné du 8 au 16 juillet les grands centres urbains de la wilaya. Au menu : rencontres avec les consommateurs au niveau des marchés hebdomadaires, des gares routières, des places publiques et des cités, conférences sur les risques animées avec la contribution de médecins spécialistes, visites de camps de toiles et des plages, distribution de dépliants, de casquettes et de tee-shirt estampés du slogan de la campagne. Visant une vulgarisation des risques et des aspects élémentaires définissant la qualité des produits qui durera au-delà de la fin de la campagne, la caravane a associé dans ses sorties la société civile. Mais, il faut noter malheureusement dans un telle vision l'absence sur le terrain d'associations de défense du consommateur. Alors que la loi 90-02 consacre dans ses dispositions le droit au citoyen d'ester en justice tout commerçant ayant abusé de son intérêt.


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