Parfaire le processus de réformes engagées

Ça y est ! Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est candidat à sa propre succession, pour un quatrième mandat successif, lors de l'élection du 17 avril prochain. L'information, officielle cette fois, a été donnée hier par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en marge de la Conférence africaine sur l'économie verte qui se déroule à Oran.Les nombreux prétendants à la magistrature suprême, qui s'interrogeaient vivement à ce propos, sont ainsi fixés sur les intentions du Président sortant. Certes, pour certains qui se sont déjà lancés dans la compétition en attendant cette décision pour se déterminer définitivement, ça n'a pas été trop tôt. Cependant, il convient de souligner que le locataire du palais d'El Mouradia a absolument le droit de choisir le moment et le lieu de sa déclaration de candidature dans les délais qui lui sont fixés par la loi. Sa longue temporisation a manifestement donné du fil à retordre à certains partis politiques et personnalités nationales qui ont conditionné leur participation à cette échéance par son retrait, pur et simple, de la course.Au même moment, d'autres formations politiques, des syndicats, des organisations patronales et des représentations de la société civile n'ont pas cessé d'appeler le même Bouteflika à postuler à sa propre succession. Parmi les partisans et lessoutiens déclarés du quatrième mandat, on citera des partis majoritaires comme le FLN et le RND, des formations moins représentatives comme TAJ et le MPA, la centrale syndicale Ugta, l'Union nationale des femmes algériennes (Unfa) et de nombreuses autres structures associatives. A priori, donc, Bouteflika bénéficie visiblement de l'appui inconditionnel d'un large secteur du peuple algérien. Selon Abdelmalek Sellal, qui a donné cette nouvelle, le présidentBouteflika annoncera officiellement sa candidature le 24 février prochain, à l'occasion du 43e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, à travers une déclaration écrite qui sera lue par un haut responsable. Même si la loi n'y fait aucune objection, ce choix de la déclaration écrite va, certainement, relancer les spéculations sur l'état de santé du Président et sa capacité à gouverner, maintes fois brandis par ses adversaires comme arguments à son renoncement espéré. Un faux débat, car, le moment venu, tout candidat à la présidence de la République doit justifier de sa capacité physique à assurer cette lourde fonction. Tout fini par arriver pour celui qui sait attendre.Du reste, Bouteflika, s'estimant fort de son propre bilan à la tête de l'Etat, demande ainsi au peuple algérien une quatrième caution pour parachever les projets lancés et asseoir solidement les bases d'un Etat de droit où chaque Algérien aura sa place au soleil.Les récentes déclarations de ses nombreux soutiens donnent déjà un aperçu sur son programme électoral et sa stratégie de campagne. Dans le volet politique, on retiendra la consolidation de la liberté d'expression (statut en phase d'élaboration du journaliste, ouverture du champ audiovisuel), la promotion de la culture des droits de l'Homme et de la liberté d'organisation assouplissement des conditions de création de partis politiques et d'associations), la séparation des pouvoirs, la lutte contre la bureaucratie et la décentralisation de la décision, figurent en bonne place dans son plan de campagne.Dans le domaine de l'économie, on retiendra notamment la poursuite de l'effort public en matière d'infrastructures de base et d'équipement du territoire, l'aide à l'investissement (création de nouvelles zones industrielles pour accueillir les nouvelles PME, accès facilité aux crédits), l'approfondissement du partenariat entre les entreprises locales et étrangères. Un retour sur investissement est attendu sur le plan social à travers la création d'emplois et l'amélioration conséquente du pouvoir d'achat. Pour conclure, cette officialisation de la candidature du Président sortant ne manquera pas d'emballer la campagne électorale. Il faut s'attendre dans les jours qui viennent à un activisme tous azimuts des différents prétendants à la direction du pays.K. A.