Parer aux turbulences

Comment un simple programme de vols internationaux peut-il provoquer autant de turbulences ' Annoncé il y a une semaine par le désormais ex-ministre des Transports, ce nouveau programme des vols, qui a dévoilé une augmentation du nombre des liaisons aériennes à l'international, avec des rotations qui sont passées à près de 160 par semaine, où la destination ‘France', la plus recherchée par les membres de la communauté algérienne, est la plus étoffée avec 26 nouvelles dessertes offertes aux voyageurs, a fini par disparaître comme par enchantement des radars. Non sans faire grand fracas auprès de ceux qui attendaient avec grande impatience depuis des mois ce renforcement des vols vers l'Algérie.Le tout, c'est-à-dire la publication du nouveau programme des vols et son retrait, n'a donné lieu à aucune explication de la part de la compagnie aérienne nationale ou du ministère de tutelle, dont le fauteuil laissé vacant par l'ex-ministre, limogé pour « faute grave », est occupé provisoirement par le ministre des Travaux publics.
Que s'est-il vraiment passé ' S'agit-il d'une faute de gestion ' Pour le moment, aucun responsable de la compagnie aérienne nationale n'a été inquiété. Chose qui laisse supposer qu'il n'y a pas faute de gestion. Peut-être, alors, que le problème se situe à un autre niveau, hiérarchique. Car, la réouverture des frontières, fermées depuis mars 2020, requiert un avis du Comité scientifique du suivi de la propagation du Covid-19, qui doit statuer sur un réarrangement du protocole sanitaire en vigueur au niveau des frontières. Le nouveau programme des vols ne souffre, en l'état, d'aucune irrégularité. Il sera probablement réaménagé ou légèrement modifié, mais pas en profondeur. Mais, est-ce le cas pour en faire toute une affaire qui fait couler beaucoup d'encre et provoquer colère et incompréhension au sein des membres de la communauté algérienne établie à l'étranger, qui attendent ce nouveau programme sur des braises '
La priorité et le souci, normalement, doivent être orientés vers la relance de la compagnie aérienne nationale, qui a subi de plein fouet la crise sanitaire. Au cours d'une récente audition devant la commission des transports de l'Assemblée nationale populaire (APN), des responsables d'Air Algérie ont révélé que le trafic total des passagers, enregistré en 2021 par la compagnie, équivaut à environ 30% de celui d'avant pandémie (2019), soit une chute vertigineuse de 70% du trafic des passagers. Un recul des activités qui a affecté les activités au niveau des aéroports, touchant par ricochet l'Entreprise de gestion des services aéroportuaires (EGSA), qui n'avait pas eu grand-chose à gérer ces deux dernières années. Il est donc impératif de classer ce triste épisode et de faire redécoller ces appareils livrés à la rouille pour avoir été si longtemps cloués au sol.