Parents pauvres PAUSE CITRON

L'argent est bien le nerf de la guerre en matière de sport. L'actualité sportive, de nos jours, ne peut se décharger d'un aspect devenu au fil du temps une seconde nature. Celui du rapport intime entre la pratique du sport de performance et les grandes marques et entreprises commerciales. Pour ces derniers le sponsoring est l'action de communication par excellence. Les entreprises qui sponsorisent, s'approprient les valeurs d'un sport et consolident leur image de marque. Chez nous un seul sport, tel un gargantua, accapare la quasi-totalité du financement des sponsors. Les entreprises n'ont d'yeux que pour le football, sport roi, draineur des grandes foules et provocateur de la ferveur médiatique. De leur côté les clubs de football ne se limitent plus à un seul partenaire mais visent aujourd'hui à avoir un maximum de sponsors, pour des revenus financiers conséquents. Avec un résultat sportif juste moyen à l'échelon local et quasi rachitique sur le plan international, le football demeure pourtant imbattable sur ce plan. Et pourtant d'autres disciplines et d'autres catégories ont produit et offrent toujours une image avantageuse, sans pour autant bénéficier de la moitié de l'intérêt accordé au sacro-saint jeu à onze. Hormis un penchant pour les médaillés d'or aux jeux olympiques, les sponsors préfèrent les footballeurs, même s'ils sont associés à une image de violence. Le handisport a donné à l'Algérie des victoires et des satisfactions à l'international. Pas assez, pour les sponsors privés ou publics. Le sport féminin, éternel parent pauvre des investissements dans le sports, est aussi à la marge. Une incongruité dans un pays dont la moitié de la population est composée de femmes, donc un public-cible conséquent. D'autres champs du sport sont délaissés par les sponsors, n'y trouvant pas, selon eux, une exposition médiatique appropriée. Le sport scolaire et universitaire est le grand oublié par les opérations de sponsorisation et de parrainage.Et pourtant l'avenir sportif passe par un intérêt accru pour ces secteurs. Aux Etats-Unis les futurs champions olympiques, notamment en athlétisme, sont formés à l'université, avec de grands résultats. Les entreprises, tant dans la sphère publique que privée, sont devenues de véritables acteurs du développement du sport. Leur rôle gagnerait à être réorienté dans le sens de l'intérêt général. Mission délicate. Même les chiffres des contrats financiers, signés lors des pompeuses cérémonies à chaque début de saison, ne sont pas communiqués à l'opinion.
M. B.