Algérie

Parcours et combats de femmes



Quatre femmes, deux Algériennes et deux Camerounaises, ont témoigné, jeudi dernier, à l'Institut français d'Oran (IF) dans le cadre du mois de la promotion des droits des femmes. "Jardin des femmes" est une structure caritative d'accueil, d'écoute et d'accompagnement de femmes en situation de vulnérabilité. Ces femmes ont participé à la table ronde intitulée "Femmes d'ici et venant d'ailleurs, droits : obstacles et difficultés", modérée par la psychologue et maître de conférences à l'université d'Oran II, Fatima-Zohra Sebaa.Lors de cette rencontre, il a été particulièrement question des difficultés d'accès aux droits et à de nombreux services sociaux soulevées par les participantes. F., la vingtaine, a évoqué son parcours de vie et son combat pour s'extraire de la violence domestique qu'elle a connue depuis son enfance et jusqu'après son mariage. "J'ai été violentée dans ma famille, et c'est pour cette raison que je me suis mariée, mais je me suis retrouvée face à une violence plus grande." R., la trentaine, originaire du Cameroun, a raconté sa peine de ne pas pouvoir scolariser son enfant de six ans.
En situation irrégulière, elle pose un problème de fond qui, théoriquement, ne devrait pas exister du fait de la loi qui stipule que tout enfant vivant sur le territoire algérien a le droit d'être scolarisé. Pourtant, dans les faits, elle a parlé de réalités traumatisantes pour ces enfants qui sont souvent stigmatisés et victimes d'actes de racisme. Sa compatriote, K., la vingtaine, a soulevé les difficultés rencontrées lors de sa grossesse pour effectuer un suivi médical correct.
"Arrivée à six, voire sept mois de grossesse, je n'ai pu effectuer aucun contrôle ou bilan médical car je ne savais pas à qui m'adresser", a-t-elle avoué. Une situation que vivent beaucoup de migrantes subsahariennes, sans papiers, par manque d'informations accessibles et de crainte de se voir arrêtées et refoulées. M., la trentaine, a abordé l'épineuse question de l'ignorance des droits des justiciables en situation de détresse.
À l'instar des autres intervenantes, elle a mis en exergue le rôle joué par le "Jardin des femmes" dans l'accompagnement psychologique, médical, social et juridique de ses femmes dans leur combat quotidien, notamment en leur donnant les outils pour leur permettre de surmonter ces obstacles de façon autonome. Par ailleurs, une exposition de photos et de toiles réalisées dans le cadre des ateliers d'expression artistique du Jardin des femmes s'est tenue en marge de cette table ronde.

SAïD OUSSAD


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