(Né en 1939). Auteur, compositeur et interprète du bédouin oranais. De son vrai nom Mohamed Beladassi ; Belkhayati est né le 25 décembre 1939 à Chlef. C’est un chanteur bédouin qui a eu cette particularité d’avoir introduit des instruments de musique tel le violon et la derbouka, dans un genre non encore entièrement exploré. Il a commencé à le faire à partir de 1966/1967, date à laquelle il connut un énorme succès populaire. En 1950, il n’avait que onze ans lorsqu’il jouait du Ney en reproduisant des mélodies en vogue à l’époque, ceux de Farid el Atrach, Abdelaziz Mahmoud et Sabah en particulier mais c’est au contact des Cheikhs Adda Tiarti à Tiaret et Abdelkader Bouras qu’il affine son gout dans le bédouin. Il eut l’idée de remplacer le Guellal, instrument de percussion, pivot dans la musique bédouine, par la derbouka. C’est une entreprise qu’il a fait suivre par le violon. La mélodie ainsi que l’interprétation demeurent inchangées. En un mot, il a fait cela parce qu’il voulait toujours, depuis sa tendre enfance, chanter avec un orchestre moderne. Au début c’était très difficile, car pour un nouveau genre, il y a toujours de la réticence de la part du public. Il a enregistré deux disques en 1967 aux éditions Tam-Tam et Bahiaphone. Mais le grand succès n’arriva qu’en 1969 avec une chanson intitulée Khellou Trg Elbakhta qu’il a produit chez Zahraphone. A partir de cette date, son nom reste attaché au genre bédouin. Le grand Guessab Cheikh Nems a effectué le premier enregistrement avec lui, un parfait parrainage qui lui a permis de se distinguer. Par la suite, il sera accompagné de grands Guessabas mais parmi ceux qui sont restés les plus proches de lui on peut citer Si Mohamed Touil El Madjadji, Cheikh Omar Belmokrani et Cheikh Charef Bekhira, de grands poètes populaires dans le genre bédouin aussi. Militant de la cause nationale, il fut emprisonné à la maison d’arrêt de Serkadji. Ce troubadour qui a connu les pires souffrances durant sa jeunesse, a beaucoup chanté les femmes, et surtout la misère. Quelques unes de ses chansons sortent du lot de par leur caractère singulier : il y a une chanson qu’il a chantée avec sa fille en souvenir du séisme de 1980, une autre en hommage à sa défunte mère et une troisième raconte l’histoire de son ex-femme qui l’aurait durant quinze années avec douze hommes différents. Cet interprète révolté du folklore moderne a séjournée en prison à trois reprises : en 1972, il a pris pour trois mois à El Harrach ; en 1979, 29 jours à la prison de Chlef à cause d’une chanson Ya Bouguerba (Le vendeur d’eau) dans laquelle il dénonçait les agissements de son employé et en 1989, il a écopé de six mois pour une histoire de femmes. J’aime le beau, dit-il surtout lorsqu’il est féminin. Je chante les femmes parce que j’estime que sans elles, la vie serait morne, monotone.
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Posté Le : 16/10/2011
Posté par : musiquealgerie
Ecrit par : Achour Cheurfi
Source : Dictionnaire des musiciens et interprètes algériens.