(Née en 1960). Interprète du folklore sétifien. La puissance de sa voix donne la chair de poule. C’est comme un souffle intérieur qui met à nu les blessures anciennes. Brune, simple, généreuse, Bariza Staïfia apparaît sur la scène artistique au début des années 80 et réussit très vite à s’imposer comme une voix sure de la chanson folklorique sétifienne. EN fait elle est pratiquement l’unique voix féminine convaincante dans ce genre, surtout après le retrait de Thelja et de Zoulikha. De tours de chant en petits rôles de cinéma, elle mène sa carrière de manière discrète, sans fracas, sans caprices, sans forfanterie. Jusqu’en 1992, elle a produit une douzaine de cassettes, encouragée par son mari, Abdelkader Tadjer, un comédien de talent. De son vrai nom Habiba Reguigui, Bariza naquit le 13 septembre 1960 à Beïda Bordj, près de Sétif. Dès l’âge de trois ans, elle quitte son village natal, pour el Aguiba à Belcourt, où une sœur aînée la prend en charge. Ses études à Sidi Mhamed se déroulent calmement jusqu’à la fin des années 70. Brusquement, la jeune Habiba abandonne le lycée en première année. Sa sœur venait de mourir et ses frères ne voulaient pas qu’elle continue jusqu’au bout. Mais c’est à partir de là que sa passion pour le chant, déjà précoce, allait enfin connaître l’éclosion. Au lieu d’emprunter le chemin du lycée elle bifurquait sur la rue Hoche où se trouvait la radio. Mahboub Bati, le célèbre compositeur, l’accueillait et lui fournissait les premiers rudiments d’un métier qu’elle savait dur. Qu’importe, car pour elle, en fait il ne s’agissait pas encore de métier mais d’une obscure flamme intérieure qui la brûlait « C’est lui qui a découvert ma voix. Un jour il m’a dit dans le Chaoui : Vous avez une voix formidable ! ». Ce n’était pas un simple compliment. L’appréciation du maître a été suivie par des actes. Deux cassettes sortent la même année, en 1980. Djabouli el Maqyassa et Bqaw Maâya devinrent très vite des succès surtout en France, auprès de la communauté des émigrés. Mahboub Bati qui signe les paroles et la musique, savait écouter, maitrisait son métier. La même année, 1980, une autre rencontre allait être décisive dans son parcours artistique. Tout à fait par hasard, elle fait connaissance avec Slimane Djouadi. Le poète lui conseille d’aller voir El Hadj Mohamed Lahbib Hachelaf à la radio. L’accueil est chaleureux. On lui demande d’interpréter dans le genre « aye aye », sahraoui un beau texte d’Abderrahmane Kacem : Ana Badawya. Ce fut son début à la radio. C’était au mois de mai 80. A partit de ce moment, elle est devenue assez connue pour être constamment sollicitée dans les fêtes. Elle commence à animer les fêtes avec Faïza el Djazaïria. C’est d’ailleurs grâce à Faïza qu’elle s’engage une année plus tard dans sa première tournée dans le sud algérien. En fait, sa première tournée tout court, car elle était la seule débutante parmi une brochette d’artistes consacrés tels que Rabha, Mazouni, Mohamed Rachedi, Belinda et le Ballet du TNA. Hadj Abderrahmane en fut l’organisateur. De 1981 à 1983, Bariza Staïfia entreprend une série de tournées en France organisées par l’Amicale des Algériens en Europe. Dès son retour on l’appela pour « Mosaïques », un enregistrement à la télévision, au mois d’avril 83, à Sidi Fredj, en compagnie de Boulifa, Amrouche, Benyoucef, Chir, avec Fatiha comme animatrice, du côté algérien. Bariza interprète la chanson EL Badawya. Toutefois, la chanson qui a eu le plus de succès en France, c’est Ya Ben Ami dont les paroles ont été écrites par Abderrahmane Kacem. Depuis, on l’appelle souvent de partout. Outre ses talents de chanteuse, Bariza fait depuis le début des années 80, de la comédie. Elle a tenu des rôles dans de nombreux films (courts, moyens ou longs métrages), dont Raï de Sid Ali Fettar (1984), La vieille et l’enfant de Yahia Deboub (1989), Khalti el Djouher de Mohamed el Khalidi (1990), el Wakala de Bouamari (1991) et La sorcière de Achour Kessaï.
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Posté Le : 13/10/2011
Posté par : musiquealgerie
Ecrit par : Achour Cheurfi
Source : Dictionnaire des musiciens et interprètes algériens.