Algérie

Parallèle, mais presque



Pendant qu?une poignée de privilégiés importe des milliers de dollars en médicaments et que les services de santé publique imaginent d?ingénieux stratagèmes pour faire payer les malades (« l?Algérie est le seul pays qui exporte des malades et importe des médicaments », selon les mots du regretté docteur Boucebsi), quelques chiffres sur les royaumes parallèles sont tombés : il y aurait en Algérie 20 000 marabouts et 9000 zaouïas affiliées à 35 confréries, auxquels il faut ajouter près d?un million de personnes qui s?adonnent aux médecines parallèles, désenvoûtements et sorcelleries en tous genres. Au nom du progrès progressiste, de la raison rationalisante et de l?Islam islamisant, faut-il condamner ces trabendistes de la médecine générale et de la psychanalyse de masse ? Peut-être pas, car au-delà du fait que ces praticiens du présent, médecins du passé et aide-soignants de l?avenir sont finalement plus proches des gens qu?un wali, maire ou ministre de la Santé, contrairement aux autres structures, partis, associations ou institutions officielles, le corps de la voyance et de la sorcellerie est le seul corps de métier où les femmes sont nombreuses puisqu?elles représentent 70% de l?ensemble. Et au fond, est-il si ridicule de soigner l?amour perdu avec des intestins de mouton ou la malchance avec un cou de coq noir quand on sait que des prières pour la pluie sont organisées officiellement et que depuis toujours, les maux sociaux, économiques et politiques sont traités par des services parallèles, en l?occurrence ceux du DRS ? A l?évidence, non. Pour ne prendre qu?un exemple, on a bien suivi l?avis des archs, autre structure parallèle surgie du passé, pour régler la situation en Kabylie. Pourquoi ne pas demander aux marabouts et zaouïas ce qu?ils pensent de l?amnistie ? Comment, c?est déjà fait ? Toutes les zaouïas sont derrière le Président ?


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)