Algérie

Paradou AC: Professionnalisme et projection sur l'avenir



? Chaque saison, lors du mercato estival, l'état des lieux se compose de deux colonnes, celle des départs et celle des arrivées. Tous les clubs de Ligue 1 ont leurs colonnes pleines, sauf le PAC où celle des arrivées de l'été dernier ne contient que deux noms, alors que la colonne départs est conséquente. Pourquoi ' Parce que le Paradou est le seul club qui forme ses joueurs selon une méthode qui fait ses preuves depuis 2007, date de la fondation de sa célèbre Académie. Il convient de préciser qu'en 2005, le PAC avait accédé en première division, mais l'a quittée la saison suivante faute de moyens. En réalité, et après mûre réflexion, les dirigeants ont déduit qu'ils avaient commis une erreur de casting. Le fameux projet de formation a donc été lancé en 2007 grâce à son initiateur, Jean-Marc Guillou, fort de la réussite de sa première expérience en Côte d'Ivoire. Il n'est pas question ici de retracer l'histoire de ce club créé par d'anciens dirigeants du HAC (Hydra Athlétic Club) sur les hauteurs de la capitale, mais de mettre l'accent sur la ferme volonté de Kheireddine Zetchi, épaulé par son frère Hassan et une poignée de collaborateurs convaincus de la réussite de ce projet grandiose, et auquel tous les médias étrangers se sont intéressés. Face à ce projet à nul autre pareil, les formules ont fusé. «Le PAC, phare dans la nuit», «Les footballeurs aux pieds nus», entre autres. Quelques années plus tard, les fondateurs de l'Académie peuvent être légitimement fiers de leur ?uvre, le PAC devenant le club composé par ses propres joueurs et qui transfère vers les autres clubs du pays de nombreux éléments. Les meilleurs bien évidemment se trouvent en Europe. Avec la création de cette Académie, les dirigeants ont, en quelque sorte, brisé ce plafond de verre qui fait que tous les autres dirigeants préfèrent engager des pseudo-vedettes, dépensant des sommes colossales pour des résultats souvent aléatoires. Pourquoi ' Parce que ce sont des gens impatients qui optent pour la solution de facilité et qui veulent obtenir des résultats immédiats. Si, au sein des ces clubs, il y a encore quelques authentiques amoureux, il y a, en revanche, une majorité d'hommes d'affaires, soucieux de leurs intérêts et de leur popularité avant tout.Un juste retour sur investissement
En Algérie, chaque été, c'est un mercato effréné où la quantité prime largement sur la qualité. Les joueurs du PAC sont toujours convoités, même en cours de saison, comme c'est le cas à l'heure actuelle où le libéro Bouabta est parti à l'étranger, alors que Benbouali, Mouali et Bouzok sont convoités par les clubs possédant de gros moyens financiers. Mais la direction du Paradou sait faire la part des choses. Elle ne cède que les joueurs de bon calibre, conservant les «supers» pour les pays étrangers. C'est un juste retour sur investissement avec, a-t-on appris, des clauses très profitables à leur club formateur, lequel donc est en mesure de poursuivre sa mission avec cette véritable «tirelire» financière. Cette saison, les observateurs estiment que l'équipe est arrivée à maturité pour participer à la course au titre convoité par plusieurs grosses cylindrées.
La dernière défaite à Tizi-Ouzou en match de mise à jour du calendrier ne remet pas en cause les ambitions des Pacistes qui étaient bien représentés en Coupe arabe au mois de décembre 2021 avec quatre éléments. Idem en équipe nationale depuis belle lurette. Alors, on se demande que si quatre ou cinq clubs de l'élite avaient réalisé le même projet que celui du Paradou, le sélectionneur Djamel Belmadi aurait aujourd'hui un véritable problème de riches, et éprouverait certainement des maux de tête pour composer son équipe type. Mais, pour le moment, ce n'est qu'un rêve !
Le projet sportif en question '
Cependant, à notre avis, un bémol est en train de surgir et qui se résume à cette question : «le projet sportif est-il toujours à l'ordre du jour» ' Car, l'effectif construit après tant d'années de travail est, à chaque fois, affaibli par les départs. Si, aux yeux des responsables du PAC, le retour sur investissements est compréhensible, cela se fait aux dépens de la naissance d'une grande équipe dominatrice, constamment reportée aux calendes grecques, ce que les amoureux du beau jeu (et des résultats probants) déplorent. Pour le moment, c'est une tendance qui reste à confirmer. Certes, il faut reconnaître que les Académies et des centres sont en train d'éclore en Algérie, mais on se demande si ces structures ont des chances d'obtenir les mêmes résultats que ceux du Paradou, très en avance sur tous les plans, que ce soit dans les structures que dans la qualité de la formation. Et même si ces nouvelles Académies venaient à emprunter la même voie que leur célèbre devancière, il manquera toujours cet esprit familial et de camaraderie, toujours présent à l'académie «El-Ankaoui» (référence à Hadj M'hamed El Anka). Cette particularité ne nous empêchera pas d'encourager tous ceux qui sont appelés à s'engager dans la formidable aventure de la formation, car c'est le football algérien, ce réservoir inépuisable selon tous les experts, qui en tirera le plus grand profit. Car, répétons-le encore une fois, en Algérie, la pâte a toujours existé.


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