Paradou AC: La récompense des fondamentaux

? Pour certains observateurs, la victoire du PAC face à la JSK (2 - 0) est une surprise car, l'équipe du Djurdjura ayant le statut de favori suite à sa bonne série, à la dynamique du moment qui fait d'elle le seul vrai rival de l'USMA pour le titre, ainsi qu'à la gestion technique perspicace de son entraîneur Franck Dumas.D'autres volets devaient être pris en compte dans ce pronostic, à savoir le soutien de ses milliers de fans, qui ont envahi le stade Omar Hamadi, alors que les fans du PAC étaient une minorité. Ceci revient à dire que la JSK jouait pratiquement à domicile. Alors, comment expliquer ce revers face à un adversaire en « infériorité » dans ces domaines si importants en football ' Pour sa part, Dumas a affirmé « qu'on leur a donné le bâton pour nous battre », tout en reconnaissant sportivement que « le PAC est performant et il a fait ce qu'il fallait faire », mettant l'accent sur les erreurs ayant permis aux Pacistes d'inscrire les deux buts. Mais le plus inquiétant, c'est la manière.
En effet, il faut prendre en considération le fait que les poulains du Portugais Chalo ont été supérieurs sur plusieurs plans, dont celui de l'occupation rationnelle du terrain, un paramètre indiscutable propre aux bonnes équipes. Lorsque le ballon circule bien entre les coéquipiers, c'est un atout considérable, dans la mesure où c'est l'adversaire qui court après la balle, y laissant ses ressources physiques. Et là, il faut évoquer le principe premier de l'Académie, à savoir inculquer aux académiciens ce qui demeure le fondement du football, le jeu collectif. Après cette victoire, il est logique de prévoir d'autres succès au cours des prochaines journées, car il est évident que les jeunes du Paradou sont en train d'engranger de la confiance et de l'assurance, sachant qu'il leur arrive d'évoluer dans des conditions hostiles.
Or, ils ont donné leur réponse sur le terrain, en pratiquant un football très apprécié par les puristes, ce qui nous change de certaines rencontres insipides. Outre leurs qualités techniques indéniables, les coéquipiers du gardien Moussaoui sont en train de se forger du caractère, un autre atout non négligeable dans notre football. Par ailleurs, dans ce club pas comme les autres pour les raisons que tout le monde connait, personne ne risque de croire que les objectifs sont atteints. Au PAC, et en dépit du bon classement, on parle encore de maintien.
C'est dire la sagesse et la mesure, des vertus si appréciées et absentes au sein de certains clubs pourtant mieux nantis sur de nombreux plans. Et comment occulter un constat flagrant depuis que l'Académie récolte ce qu'elle a si patiemment semé, à savoir ses « pépites » qui font le bonheur de clubs professionnels étrangers et nationaux, sans que cette saignée perpétuelle n'empêche le PAC de progresser au fil des années ' Aussi, tous les sportifs authentiques souhaitent que l'exemple de ce club soit suivi. Car, pourquoi des clubs aux moyens colossaux ne procèdent-ils pas à la même démarche, celle qui consiste à revenir à la base, c'est-à-dire prospecter au niveau de la masse juvénile et former les grands joueurs de demain ' Tout le monde serait gagnant, la jeunesse, les clubs et l'équipe nationale.