Par rapport aux hommes et non aux programmes

Quand on parle de majorité, on ne précise jamais par rapport à quoi, mais seulement par rapport à qui. Là où les majorités ont un sens, elles sont définies par rapport à un programme, dont l'économie est la composante la plus importante. Chez nous, il suffit d'observer les redressements ou plutôt les luttes internes aux partis politiques pour constater que des équipes d'hommes s'opposent à des équipes d'hommes pour se saisir des postes de pouvoir. Enjeux donc de pouvoir et non de projet pour le parti, et pour le pays. Alors, on ne sait réellement pas s'il y a une vraie majorité et par rapport à quoi le serait-elle ' Il peut y avoir des majorités différentes, soit une par thème, mais il n'y a pas encore assez d'études en ce domaine précis. On parlait de majorité présidentielle mais on ne précisait pas si elle est représentée par la majorité parlementaire laquelle ne représentait pas la majorité des populations. Du temps où le HMS était encore lié à l'alliance, une majorité présidentielle représentée par trois partis au Parlement ne devait sûrement pas être celle du président en poste, car elle appartenait à son prédécesseur. Qui avait décidé d'instruire les trois partis à l'effet de rejoindre Zeroual et qui avait décidé de désigner celui-ci à la magistrature suprême ' Qui avait ensuite décidé d'instruire toujours les mêmes partis à l'effet de rejoindre Bouteflika et qui avait décidé de désigner celui-ci à la magistrature suprême' Qui avait décidé que les trois partis formeraient une coalition pour soutenir Zeroual et une alliance pour soutenir Bouteflika ' Soutenir, se mettre au service ou gérer successivement les deux présidents' Les mêmes hommes qui avaient géré le programme de Zeroual sont les mêmes hommes qui ont géré le programme de Bouteflika. Serait-ce le même programme économique puisque ce sont les mêmes hommes qui l'ont géré ' Les trois partis de l'alliance voulaient nous faire croire qu'ils représentaient, à eux seuls, la majorité dite présidentielle. Une majorité incapable de faire cesser les grèves et les émeutes et qui continue à demeurer " la " majorité quinze années durant' Le comble est que chaque parti se positionne comme force politique. Le concept de force semble inapproprié dans notre champ politique. Pas de défection de la " majorité " pour rejoindre l'opposition et pas de défection de l'opposition pour rejoindre la majorité' Peut-elle exister une majorité figée, une opposition également figée, alors que la "géopolitique" a changé à l'intérieur des régions du pays.