Le secrétaire général du ministère de l'Intérieur, en déplacement hier à Blida, a fait une présentation des candidatures pour les législatives du 10 mai avec force chiffres. Des chiffres qui risquent de donner le tournis aux communs des Algériens déjà déboussolés par la farandole vertigineuse des prix des légumes sur le marché. Figurez-vous, aimables lecteurs de Liberté, qu'ils sont 25 800 candidats à briguer les 462 sièges de l'Assemblée ! Un peu plus du double par rapport aux législatives de 2007 où le nombre de postulants était alors de 12 700. Le nombre, convenons-en, est impressionnant ! Pléthorique !
Mais, par-delà le constat, il y a la question. La bonne question : qu'est-ce qui fait courir autant de candidats dans ce qui s'apparente à une foire d'empoigne ' M. Abdelkader Ouali, tenu par le devoir de réserve, avance une explication qui est dans l'air du temps : 'Le caractère exceptionnel' de ces élections. Mais tout le monde aura compris, à commencer par lui, que la raison de cet emballement inédit n'est surtout pas liée à la 'spécificité' de la consultation.
Qu'on se le dise : c'est le statut en or massif du parlementaire qui explique cette flopée de candidatures. Avec un salaire mensuel mirobolant de 300 000 DA, des relations, des voyages, des privilèges matériels et autres délices de Capoue, pendant que le Smig est à 18 000 DA, la pomme de terre à 120 DA et la sardine à
500 DA, on comprend que, devenir député, fasse baver d'envie plus d'un. Sinon, comment expliquer ces levées de boucliers, ces rebellions, ces mouvements de redressement en rang d'oignons qui ont subitement ébranlé les partis politiques, dans la foulée des listes électorales ' Y compris d'ailleurs des partis qui restent habituellement droits dans leurs bottes dans des situations de tourmente. Comme le FLN, par exemple.
Combien l'attrait de la mangeoire est puissant ! Plus puissant que l'éthique, que la conviction. C'est, semble-t-il, le grand Kateb Yacine qui avait dit un jour : 'J'ai vu des hommes résister à la torture et céder devant la tentation du confort !'
Le hic est que face à l'engouement autour des candidatures, qui ressemble un peu à un ballet de Polichinelle, l'on s'achemine vraisemblablement vers une indifférence totale des citoyens le jour du vote. Le sort réservé aux panneaux d'affichage à certains endroits est un signe qui ne trompe pas.
O. O.
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Posté Le : 18/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Omar Ouali
Source : www.liberte-algerie.com