Algérie

Papicha retourne au bled


Paraphrasant un bon vieux slogan publicitaire, on peut dire «elle est née chez nous, on peut lui faire confiance». Les cinéphiles algériens auront bientôt l'occasion de voir Papicha en salles.Le film de Mounia Meddour sortira en salles à Alger à partir du 22 septembre 2019, indique un communiqué du Centre algérien de développement du cinéma. C'est auréolée de prix que Papicha viendra à Alger. Lyna Khoudri, ainsi, a reçu le Valois de la meilleure actrice à la 12e édition du Festival du film francophone d'Angoulême en France où Mounia Meddour a également remporté le Valois du meilleur scénario. Au cours du même festival, le film Papicha avait eu le Valois du public et a été sélectionné à la section «Un certain regard» de la 72e édition du Festival de Cannes.
Le film expose le quotidien de jeunes femmes en Algérie dans les années 1990, à travers Nedjma, une étudiante habitant une cité universitaire qui rêve de devenir styliste et se bat pour sa liberté, en pleine «décennie noire» du terrorisme. La nuit tombée, elle «s'évade» de la cité universitaire avec ses amies pour rejoindre une boîte de nuit où elle vend ses créations aux «papichette» (pluriel de papicha), les jeunes et jolies filles fréquentant les lieux. La situation du pays se dégrade considérablement. Mais refusant la fatalité, Nedjma décide d'organiser un défilé de mode bravant ainsi tous les interdits.
«Papicha est un film inspiré de mon vécu en Algérie dans les années 1990. À l'époque, j'étais étudiante en journalisme et j'habitais dans une cité universitaire, très proche de celle du film. Cette cité était une sorte de microcosme de la société algérienne avec ses obstacles, ses désillusions et paradoxalement, sa douceur de vivre. Je porte ce sujet en moi depuis longtemps mais j'avais besoin de recul et peut-être même de faire le deuil de cette période avant de pouvoir m'y consacrer entièrement. Une fois que je me suis lancée, l'écriture du film a été instinctive. J'ai bâti le scénario autour du personnage de Nedjma. J'avais envie de raconter l'histoire de cette jeune femme qui, à travers sa résistance, nous embarque dans un grand voyage semé d'embûches tout en nous faisant découvrir plusieurs facettes de la société algérienne», a expliqué Mounia Meddour, en mai dernier.
Née en 1978 à Moscou en Russie, Mounia Meddour est la fille de Azzedine Meddour , le réalisateur de La Montagne de Baya (1997), un des premiers films algériens en langue tamazight.
Après des études supérieures à l' école de journalisme à Alger, elle se forme au cinéma et à l'audiovisuel en France où elle obtient un diplôme au Centre européen de formation à la production de films (CEFPF), en réalisation de fiction en 2002 puis en réalisation documentaire en 2004, et à l'université d'été de la Fémis en 2004. Elle réalise ensuite plusieurs documentaires, tels que Particules élémentaires en 2007, La Cuisine en héritage (2009) ou Cinéma algérien, un nouveau souffle (2011) un documentaire sur la nouvelle génération de réalisateurs algériens qui émerge, malgré l'absence de financement.
En 2011 toujours, elle réalise son premier court-métrage de fiction, Edwige, qui reçoit une mention spéciale aux Journées cinématographiques d'Alger.
Dans son prochain film Houria, Mounia Meddour raconte la métamorphose éblouissante d'une jeune femme muette et frondeuse qui parvient à s'émanciper grâce à la danse.
Kader B.
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