Dans l'enregistrement qui n'est pas daté, diffusé par le journal italien La Repubblicaon entend, Paolo Scaroni expliquer en riant à son collaborateur que la filiale d'ENI s'est retrouvée au milieu d'une "guerre de factions entre politiciens locaux" en Algérie"Tu sais que Saipem s'est retrouvée au milieu d'un règlement de comptes et de conflits d'intérêts entre des responsables algériens, mais le pot-de-vin a été versé quand même".L'ancien patron d'ENI laisse entendre que l'affaire a été déclenchée par la justice italienne à la suite d'informations venues d'Alger. "L'affaire est devenue publique à la suite d'un différend entre l'ancien ministre Chakib Khelil et Mohamed Meziane, PDG du groupe Sonatrach" a-t-il indiqué selon la traduction qui en a été faite par le journal Echourouk.Dans l'enregistrement, le collaborateur de Scaroni évoque un courrier électronique envoyé par La Repubblica qui était sur le point de publier un enquête sur les activités de Saipem en Algérie. "Oui, ils ont consacré une page entière à l'affaire Saipem en Algérie" a répondu Scaroni.Le collaborateur indique que l'enquête du journal évoque l'hypothèse que Saipem s'est retrouvée impliquée dans un "complot en Algérie" en versant des pots-de-vin à des responsables politiques algériens. "C'est vrai, répond Scaroni, il y a eu en tout cas des règlements de comptes et des vengeances et des batailles d'intérêts.... "Et malgré tout, la corruption a eu lieu" a-t-il ajouté en éclatant de rire, suivi par son collaborateur."Quand un différend est apparu entre Khelil et Meziane, ils ont balancé cela à l'extérieur.."Scaroni explique aussi le "contexte algérien" qui a rendu l'affaire Saipem publique. "Quand un différend est apparu entre Khelil et Meziane, ils ont balancé cela à l'extérieur, je veux dire le ministre et le patron de Sonatrach... Je pense qu'il y a un règlement de compte politique entre eux. Un règlement de comptes portant sur plusieurs affaires de corruption. Saipem n'est qu'une affaire, elle n'a pas été la seule".La Repubblica publie également l'enregistrement d'une conversation téléphonique en février 2013 entre Paolo Scaroni et le ministre du développement Corrado Passera qui avait demandé une explication au patron d'ENI après que ce dernier après le déclenchement de l'enquête par le parquet de Milan.Paolo Scaroni y explique au ministre qui s'inquiétait pour la réputation des entreprises italiennes contrôlées par l'Etat que les magistrats italiens n'ont pas tort de soupçonner l'existence de versement de pots-de-vins de 198 millions de dollars à des responsables algériens.Pour rappel, le parquet de Milan a demandé des poursuites contre Paolo Scaroni et 7 autres personnes pour l'affaire de pots-de-vin de 198 millions de dollars vers par Saipem. La Repubblica rappelle dans son édition du 12 février dernier que l'accusation est fondée sur le versement présumé de 198 millions de dollars par la filiale d'ENI à l'ancien ministre algérien de l'énergie Chakib Khelil dans le cadre de 7 contrats d'une valeur globale de plus de 8 milliards d'euros.Ces versements ont été effectués entre 2007 et 2010 en Suisse, au Luxembourg et à Hong Kong. Les magistrats instructeurs ont demandé des poursuites contre Scaroni, Pietro Pietro Varone, ex-Président de Saipem Algérie, Tullio Orsi, ancien directeur financier de Saipem, Alessandro Bernini, ancien PDG de Saipem, Pietro Tali, ancien Directeur d'ENI pour l'Afrique du Nord.Deux algériens "en fuite", Noureddine Bedjaoui, "l'homme de confiance" et le "fiduciaire" de Chakib Khelil et Samyr Ouraied sont également poursuivis. Outre l'accusation de corruption internationale, des chefs d'accusations de fausses déclarations sur les revenus à l'aide d'artifices (fausses factures et faux systèmes de comptabilité) ont été ajoutés contre Scaroni, Varone, Bernini, Tali, Bedjaoui et Ouraied.Twitter
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Posté Le : 04/04/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hebba Selim
Source : www.maghrebemergent.info