Algérie

Pantouflard patenté


Que l?on ne s?y trompe pas : quoique guère importantes, les festivités qui se tiennent ne drainent pourtant pas la foule des grands jours. Les événements que le département de Khalida Toumi a présentés, en grande pompe, se déroulent souvent à huis clos, sans ce public, premier concerné. Placés sous le signe de la fraternité arabe, ils ne suscitent guère chez les Algérois, pas toujours faciles à manier, cet engouement sur lequel ont tablé les autorités. A peine s?il sort dans la rue le soir, l?Algérois revient aussitôt chez lui. Il est un bambochard patenté, vous diront certains. Toujours prompts à donner les explications qu?ils faut, d?autres assurent que rien ne remplace, pour l?Algérois, le foyer ; et s?il consent à sortir, c?est tout juste pour assister à une fête à laquelle il a été convié ou pour aller voir des parents à lui. Les hôtes arabes, autrement plus bambochards, se sont étonnés de la désaffection du public, sans pour autant avoir les raisons qui les en empêchent. Montrées souvent du doigt, les autorités s?en défendent. Pour elles, les responsabilités sont ailleurs. Dénigrés, les chauffeurs de taxi renfrognent à faire leur « service de nuit », préférant laisser le champ libre aux « clandos ». L?insécurité oblige les plus intrépides d?entre eux à faire leurs 8 heures sans plus. La régie nationale, l?ETUSA, ne fait pas en sorte que les usagers sortent la nuit en dépit des quelques efforts entrepris ces dernières années. Les commerçants, eux aussi, gardent leurs boutiques fermées. Un cercle vicieux, d?où on n?en sort jamais, semble s?installer dans la durée. Reste que le problème auquel sont confrontées toutes ces gens-là est l?insécurité. Ceux chargés de cet aspect ne cessent de rassurer les citoyens sans y parvenir toujours. Le citoyen lambda n?est pas convaincu par les déclarations rassurantes puisqu?il paie seul cash son « effronterie » s?il sort la nuit. Pour lui, rien ne peut rassurer les habitants, surtout pas les discours ronflants qu?on leur sert à chaque occasion. L?insécurité, toujours présente, est un problème beaucoup plus pernicieux, exigeant une prise en charge continue. Entre-temps, le citoyen est obligé de se cloîtrer chez lui et d?attendre des...nuits meilleures. Peut-être qu?Alger égalera les grandes villes du pourtour méditerranéen ou, du moins celles de l?ouest du pays, où il fait bon vivre la nuit. On y sort sans craindre de voir la carotide tailladée par un quelconque forcené. Les autorités doivent s?y mettre, et le plus tôt serait le mieux. Il y va même de l?image du pays que ces mêmes autorités veulent soigner sans y parvenir vraiment.
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