Algérie

Panne inscrite dans la durée



Le marché de l'automobile, en crise prolongée, ne fait pas partie des priorités du Gouvernement. Son plan d'action s'intéresse à tous les aspects de la vie liés aux préoccupations des citoyens, mais rien, aucun intérêt n'est clairement manifesté pour ce marché de l'automobile. Offre très limitée, hausse des prix des voitures d'occasion et des attentes sans fin d'une bonne attention des autorités, qui tergiversent à propos de l'importation des véhicules de moins de trois ans d'âge et qui n'ont ni relancé les usines de montage de véhicules à l'arrêt ou autorisé de nouveaux investisseurs dans ce domaine, ni accordé leurs agréments aux concessionnaires automobiles privés. L'auto est-elle le cadet des soucis du Gouvernement ' Que les prix des véhicules soient en hausse fulgurante ou que ceux-ci soient introuvables sur un marché sous l'emprise totale des ‘smasrias', les Algériens doivent-ils prendre leur mal en patience et faire avec ce qu'ils ont dans la poche et dans ce que leur offre, d'occasions, le parc automobile national ' Pas le choix, dans ce contexte d'une limitation drastique de l'importation.Les véhicules de moins de trois ans d'âge ne sont frappés d'interdit à l'importation, car financés par fonds propres des particuliers, mais il s'agit de devises achetées sur les marchés parallèles en Algérie qui vont être transférées dans des comptes à l'étranger. C'est peut être cet aspect qui a bloqué le processus réglementaire autorisant l'importation des véhicules de moins de trois ans d'âge, qui se trouve fin prêt si on débloque le verrou de la procédure bancaire qui parachèverait ce mécanisme réglementaire pour le transfert de ces devises dans des comptes à l'étranger pour assurer le paiement des véhicules. Les autorités se sont-elles trouvées face à un dilemme qui conduirait fatalement à doper le marché noir de la devise, contrairement aux principes qui visent son éradication dans le temps ' Ou existe-t-il encore d'autres considérations qui ont poussé les autorités à bloquer la procédure en question ' Des questions qui restent en suspens, tant les autorités gardent un mutisme total, mais cela ne décourage pas les fervents défenseurs de la libération de l'importation des véhicules de moins de trois ou cinq ans d'âge, qui avancent en appui l'argument des gains considérables pour le Trésor public sur le plan des taxes de dédouanement. Ces derniers ne comprennent pas qu'on laisse échapper un si joli pactole de rentrées d'argent frais dans les caisses.
Notons, par ailleurs, que l'industrie automobile est en crise en Europe à cause d'une pénurie de semi-conducteurs, qui se trouvent à la base de l'électronique omniprésente dans les voitures, et qui a provoqué un ralentissement de la production des constructeurs automobiles et la fermeture même de plusieurs de leurs usines. Ceci pour attiser plus encore le feu de l'attente des concessionnaires privés, qui revendiquent la libération de leurs agréments pour se mettre en activité. Une activité loin de renouer avec la normale, tant cette déstabilisation de l'industrie automobile en Europe est appelée, selon les professionnels, à se prolonger jusqu'en 2023, et où les livraisons des véhicules neufs à la clientèle locale (européenne) accusent d'énormes retards. Ni véhicules neufs ni importation de véhicules d'occasion, comment le marché automobile en Algérie pourrait-il reprendre avec des normes de prix raisonnables ' La panne étant soutenue par divers facteurs, le rêve de la voiture s'évapore pour des milliers d'Algériens.


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