Algérie

Panne économique



Croissance en berne, chômage en hausse et déficits financiers abyssaux. Des pistes de réformes viennent d'être soumises au gouvernement par le ministèrede la Prospective à travers un premier plan de relance économique sur la période 2020-2024. Cet énième plan suffira-t-il à sortir l'économie algérienne de son marasme 'La pandémie de Covid-19 a fortement impacté l'économie algérienne. Selon le rapport sur la relance économique (2020-2024) élaboré par le ministère délégué, chargé de la Prospective et remis récemment au Premier ministre, la balance commerciale s'est dégradée de 84% au cours des 11 premiers mois de 2020, et ce, malgré une importante baisse des importations (-18,25%). Les exportations, dominées à 92% par les hydrocarbures, ont baissé de 34,84% sur cette même période.
"Ayant déjà réduit les importations d'environ 7 milliards de dollars, l'objectif affiché par le gouvernement de réduire de 10 milliards de dollars les importations en 2020 semble en bonne voie de réalisation si l'on intègre les services", indique le rapport.
Sur le plan social, la crise liée à la Covid-19 a eu de fortes répercussions sur l'emploi "dont il est difficile d'avoir, à ce stade, un bilan définitif pour 2020", ajoute le document. Selon les institutions internationales, le taux de chômage devrait augmenter à 15,1% en 2020, correspondant à une perte nette de plus de 500 000 emplois.
Les statistiques de l'Agence nationale de l'emploi (Anem) révèlent le recul de 39% d'offres d'emploi et une baisse de 30% de demandes d'emploi entre 2019 et les huit premiers mois de l'année 2020. Le ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de la Prospective pense qu'il est difficile, également, d'estimer l'impact budgétaire des mesures de confinement. La baisse de la fiscalité pétrolière (-17%) et la baisse de la fiscalité ordinaire (-6%) ont engendré une baisse de -10% des recettes fiscales globales.
Les dépenses budgétaires ont, quant à elles, connu une légère baisse de l'ordre de 3%. Cette stabilité des dépenses budgétaires cache une disparité entre une forte réduction des dépenses d'équipement (-27%) et une forte augmentation des dépenses de fonctionnement (+13%). Le produit intérieur brut (PIB) devrait connaître, en 2020, un fort recul qui sera de l'ordre de 4,6% ou plus, selon les institutions internationales. Le plan proposé a identifié trois leviers de croissance pour la relance économique.
Il s'agit de l'encouragement de l'entrepreneuriat, le développement des investissements directs étrangers (IDE), en tirant profit de la relocalisation dans le cadre de la régionalisation des chaînes de valeur, et le développement industriel comme facteur structurant des chaînes de valeur. En matière de développement industriel, six secteurs sont à privilégier.
Il s'agit entre autres de l'agriculture (dont celle saharienne) et l'agroalimentaire, de l'énergie (dont le renouvelable) et la transition énergétique, des mines et ses chaînes de valeur en aval, du numérique, de l'industrie pharmaceutique et du BTPH. Le document insiste sur la nécessité de réunir certains facteurs pour la réussite de la stratégie de relance économique.
Il cite, aussi, l'amélioration du climat des investissements, la réforme profonde du système bancaire et financier, la restructuration et la modernisation du secteur public marchand, le développement du partenariat public-privé et le renforcement de la politique commerciale. Concernant le financement de ce plan, l'Etat, dans un premier temps, aura un rôle prépondérant à jouer, mais dans un second temps, le financement privé devrait prendre le relais grâce à une meilleure organisation des marchés financiers.
L'option du partenariat public-privé devrait être une approche à privilégier dans le financement des infrastructures et services publics. Le rapport évoque aussi la possibilité de recourir aux "banques de développement". Le ministère délégué chargé de la Prospective envisage, en outre, de lancer, dès cette année, trois études prospectives, sur le capital humain, sur la transition énergétique et sur la sécurité alimentaire.

Meziane Rabhi


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)