Algérie

Panique des importateurs



Panique des importateurs
Les lobbys qui se sont constitués autour de l'importation sont devenus outrageusement puissantsLes magnats du conteneur agissaient dans l'impunité la plus totale.C'est la panique totale chez les importateurs depuis la mise en application des licences d'importation et de la pré-domiciliation électronique. Deux mesures instaurées par les pouvoirs publics pour reguler l'activité du commerce extérieur et surtout réduire la facture d'importation, seule alternative pour résister au choc externe imposé par la chute des prix du pétrole.Pour les observateurs de la scène économique, l'alarmisme qui règne au sein de cette corporation atteint des proportions démesurées, notamment quand ces derniers crient au chantage à la réduction d'effectifs, sous prétexte de non-rendement. Il est vrai que le marché de l'automobile se trouve anesthésié par ces mesures au point où depuis quelques mois aucun véhicule n'a été importé, ce qui a considérablement fait exploser les prix des véhicules d'occasion, mais pour nos interlocuteurs, cela paraît surmontable. Et pour cause, cela n'a pas chamboulé la vie de la majorité des citoyens algériens, dans la mesure où les vrais besoins demeurent l'obtention d'un travail et d'un toit.De ce fait, l'automobile demeure un besoin secondaire pour eux, et ils semblent se contenter de la Symbol made in «Algeria». Par contre, pour les importateurs et les concessionnaires, il va sans dire qu'ils n'acceptent pas de réduire leurs revenus et préfèrent sacrifier leur personnel, au lieu de le maintenir dans le cadre d'une reconversion vers la production et la sous-traitance. Sauf que cette ère est révolue et la nouvelle stratégie pour la relance économique favorise justement l'émergence d'une économie productive et compétitive, en substitut à des réflexes d'importation à outrance.C'est précisément dans cette optique que ces mesures ont été prises. Dans ce sens, il est à rappeler, selon les experts, que ce n'est qu'un juste retour aux normes, dans la mesure où les lobbys qui se sont constitués autour de l'importation des véhicules, sont devenus outrageusement puissants au point de prétendre dominer le marché, et ce au détriment du client qui ne pouvait que se soumettre aux règles imposées par ces derniers, et surtout au détriment de l'économie nationale qui souffrait énormément sous l'effet de la surfacturation des pièces de rechange et des services, et d'une hémorragie importante causée par la fuite des devises, découlant de cette activité.En ce qui concerne les autres domaines d'importation, ces mesures apportent réellement de la régulation, dans le sens où nous avions assisté ces dernières années à une anarchie sans précédent en matière d'importation. A tel point que les marchandises importées n'étaient pas celles déclarées sur les documents ni en nature et encore moins en quantité.Les magnats du conteneur agissaient dans l'impunité la plus totale, et se sucraient sur le dos des citoyens à outrance, et sans scrupules. C'est précisément pour mettre fin à ces agissements hautement néfastes pour le pays, que la pré-domiciliation et les licences d'importation ont été mises en place. En outre, ce qui est normal pour les experts, ce sont ces résistances opposées par les importateurs récalcitrants, du fait que ces nouveaux procédés ne sont qu'au début de leur application, et ont besoin de temps pour prouver leur utilité et leur rôle dans la relance économique.Par ailleurs, les augmentations des prix du ciment et du rond à béton ne sont que conjoncturelles, à en croire les observateurs. Ils expliquent simplement que les prix reviendront à la normale dès que les nouvelles cimenteries entreront en exploitation, il n'y a qu'à se référer aux déclarations du ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, qui a annoncé une fin de crise du logement pour 2018, et une autosuffisance en ciment pour la fin 2016, annoncée par le ministre de l'Industrie et des Mines Abdessalem Bouchouareb.Toutefois, pour les observateurs, la problématique ne réside pas dans l'application de ces mesures, bien au contraire, ils entrevoient un réel danger pour l'économie nationale dans la réaction de ces importateurs qui auraient préféré que l'Algérie continue à importer sans retenue, en occultant entièrement le passage vers la création d'entreprise, et en grevant à la vitesse grand V, nos réserves en devises et le Fonds de régulation des recettes, jusqu'au point de non-retour.En somme, l'affolement des importateurs et le refus de certains de passer à la production, et ce malgré toutes les facilitations mises en place par les pouvoirs publics, ne peuvent traduire que leur avidité de gain facile et la spéculation.A contrario, l'Etat a pris conscience que si on veut réussir la négociation de ce virage crucial pour l'Algérie, c'est maintenant qu'il faut appliquer les mesures courageuses, même si au début elles sont quelque peu douloureuses, ce n'est que le principe de tout médicament.




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