Devant l'émoi et la condamnation unanime soulevée tant au Maroc qu'en Espagne par la grâce du pédophile espagnol, le palais de Rabat a trouvé la parade. «Le roi n'a jamais été informé, de quelque manière que ce soit et à aucun moment, de la gravité des crimes abjects pour lesquels l'intéressé a été condamné», précise un communiqué du Palais royal. Le roi promet une enquête sur cette «regrettable libération».La grâce royale accordée à un pédophile espagnol a viré au scandale au Maroc, où Mohamed VI a dû annoncer hier, samedi, l'ouverture d'une enquête, après que des milliers de personnes eurent exprimé leur colère dans plusieurs villes, bravant la répression policière. En ouvrant cette enquête, le souverain marocain a ordonné l'enquête «en vue de déterminer les responsabilités et les points de défaillance qui ont pu mener à cette regrettable libération», a indiqué le Palais royal dans un communiqué publié par l'agence officielle MAP. Cette enquête devra permettre «d'identifier le, ou les responsables de cette négligence afin de prendre les sanctions nécessaires», selon la même source. Le ministère de la Justice devra aussi «proposer des mesures de nature à verrouiller les conditions d'octroi de la grâce». En outre, d'après le texte du Palais, «le roi n'a jamais été informé, de quelque manière que ce soit et à aucun moment, de la gravité des crimes abjects pour lesquels l'intéressé a été condamné». «Il est évident que jamais le souverain n'aurait consenti» à ce que ce prisonnier «puisse arrêter de purger sa peine, au regard de l'atrocité des crimes monstrueux» commis, poursuit-il. Les Marocains, eux, ne décolèrent pas. Après les manifestations de vendredi dernier, des appels sont lancés sur les réseaux sociaux pour de nouveaux sit-in mardi et mercredi prochains, à Casablanca, la capitale économique, et Rabat. En Espagne, on dénonce un fait d'une «extrême gravité du fait qu'une personne qui a été condamnée à 30 ans pour abus sur 11 enfants ait pu être graciée». L'opposition socialiste espagnole a exigé samedi une «explication immédiate» de Madrid. La vice-présidente du Parti socialiste espagnol, Elena Valenciano, va également poser demain, lundi, une question orale devant le Congrès des députés pour obtenir du ministre des Affaires étrangères, Jose Manuel Garcia-Margallo, une «explication urgente» concernant cette décision qui a créé «un énorme émoi et une indignation dans un pays voisin et également en Espagne». Le PSOE entend demander «quel département du gouvernement d'Espagne a suggéré la grâce de cette personne '» et si le ministre a contrôlé «si les cas proposés (de grâce) étaient opportuns et appropriés de façon à ne pas porter préjudice à la gestion attribuée au roi».
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Posté Le : 04/08/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Info Soir
Source : www.infosoir.com