Algérie

Panama Papers



Panama Papers
Un silence à la fois gênant et troublant est observé du côté des officiels. Et plus le temps passe, plus le sentiment d'impunité est renforcé chez les Algériens.Plus de deux semaines après le passage d'Abdeslam Bouchouareb devant la commission des affaires économiques à l'APN, où il a été interpellé sur son "implication" dans le scandale d'évasion fiscale Panama Papers, aucune explication n'a encore été fournie à l'opinion publique.Le 7 avril dernier, le ministre de l'Industrie et des Mines passait devant la commission des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification à l'Assemblée populaire nationale (APN). À l'ordre du jour, était la présentation du nouveau projet de loi sur la promotion des investissements. Le député du Mouvement pour la société et pour la paix (MSP), Naâmane Laâouar, avait saisi l'occasion pour demander auministre des éclaircissements sur son "implication" dans le scandale mondial d'évasion fiscale Panama Papers. L'affaire venait à peine d'être révélée et beaucoup d'Algériens avaient alors exprimé leur indignation. Devant les parlementaires, Abdeslam Bouchouareb a parlé d'un rapport détaillé qu'il préparait à cet effet, pour le soumettre au présidentAbdelaziz Bouteflika.Il avait ajouté que "ce n'est qu'après qu'il s'expliquera publiquement", rapportait un député membre de la commission des affaires économiques qui l'avait auditionné. En attendant de savoir si Abdeslam Bouchouareb a remis ou pas son "rapport détaillé" au président de la République, plus de deux semaines sont déjà passées et le ministre de l'Industrie et des Mines, toujours en exercice, ne s'est pas encore expliqué devant l'opinion publique. Il est vrai que le ministre avait laissé entendre, ce jour-là, qu'il a surtout des comptes à rendre à celui qui l'a nommé dans le gouvernement. Comprendre ici que l'opinion publique compte peu ou même pas pour Abdeslam Bouchouareb. Cependant, les Algériens se posent encore des questions et restent sur leur faim. Surtout que des personnalités politiques, de plusieurs autres pays, citées dans le scandale Panama Papers, ont eu à s'expliquer devant leurs citoyens respectifs, alors que d'autres responsables ont carrément remis leur mandat public, à l'exemple du Premier ministre islandais. En Algérie, un silence à la fois gênant et troublant est observé du côté des officiels. Et plus le temps passe, plus le sentiment d'impunité est renforcé chez les Algériens. Le secrétaire général par intérim du Rassemblement national démocratique (RND), et néanmoins chef de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, avait indiqué, récemment, qu'il ne savait pas si les fonds d'Abdeslam Bouchouareb, abrités à l'étranger, sont sortis de l'Algérie ou non. Une question sur laquelle la justice devrait, justement, enquêter. Mais après le sort réservé à l'ex-procureur général près la cour d'Alger, Belkacem Zaghmati, limogé pour avoir lancé un mandat d'arrêt international contre l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, qui osera désormais prendre le risque d'ouvrir une enquête judiciaire ' À moins qu'une décision soit prise au sommet de l'Etat, le ministre de l'Industrie et des Mines continue d'exercer ses fonctions dans la grande indifférence de l'opinion publique nationale.Mehdi Mehenni




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