La conférence d'Annapolis en novembre 2007 a certes relancé lesnégociations entre Israéliens et Palestiniens, dans l'impasse depuis sept ans. Maisil est très vite apparu qu'Israël, fort du soutien inconditionnel des Etats-Unis,ne conçoit d'accords avec les Palestiniens qu'à ses conditions et selon desdispositions débouchant sur un «Etat palestinien» totalement vassalisé etdémuni de tous les attributs lui assurant une réelle souveraineté.
Sous les apparences d'une volonté à accélérer cesnégociations, Israéliens et Américains se sont en fait entendus pour se «hâterlentement» à trouver un terrain d'entente avec les Palestiniens qui aurait faitavancer les pourparlers. Mahmoud Abbas et ses conseillers ont été par cestratagème «baladés» de rencontre en rencontre entre Tel-Aviv et Washington, sansobtenir rien d'autre que quelques concessions sans rapport avec les questionsde fond qui «plombent» la perspective d'un accord global. Et c'est malgré cetteévidence que le président américain George W. Bush s'est joué de Mahmoud Abbasen lui faisant espérer que les négociations ainsi engagées déboucheront sur unaccord de paix avant son départ de la Maison-Blanche, soit avant la fin de l'année 2008.
Par naïveté ou pour avoir sincèrement cru à ladétermination de ses interlocuteurs israéliens et américains, Mahmoud Abbas ajoué à fond la carte d'un possible accord, d'autant qu'entré en conflit avecson gouvernement composé par le mouvement islamiste Hamas, il a pensé pouvoirregagner son autorité sérieusement ébranlée en se prévalant d'une négociationaboutie avec l'Etat hébreu.
Il n'en sera rien de cela et surtout pas dans le délai quelui a fait espérer le président américain. Prenant d'abord prétexte desproblèmes internes dans lesquels se débat l'Autorité palestinienne etl'affaiblissement de sa représentativité nationale, les Israéliens se sontrefusés à des négociations de fond sur les questions qui font obstacle à unaccord global avec les Palestiniens, à savoir l'arrêt de l'extension descolonies et le sort de celles qui transforment le territoire palestinien envéritable «fromage de gruyère», le droit au retour des réfugiés palestiniens, lestatut de la ville de Jérusalem et la libération des détenus dans les geôlesisraéliennes.
Ce n'est pas maintenant que Olmertet son gouvernement sont partants pour cause de démission forcée du premierqu'ils consentiront à aborder sérieusement ces questions avec Abbas et lesnégociateurs palestiniens. Au contraire, ils prendront prétexte de cettesituation pour repousser à plus tard cette perspective. Et ce ne sont pas lesAméricains qui interviendront pour les faire changer d'avis. La Maison-Blanches'est elle aussi trouvé «un impondérable» pour prendre des distances avec unprocessus de négociation qui n'a été mis en branle que pour s'assurer lasolidarité des Etats arabes face à l'Iran, à son ambition nucléaire et à samontée en puissance dans la région du Moyen-Orient. Cet «impondérable», c'estbien entendu la crise financière qui menace de faire s'effondrer l'économieaméricaine.
De toute façon, même si le gouvernement Olmertn'avait pas été emporté par la tempête provoquée par les scandales financiersdans lesquels est impliqué son chef, et qu'il n'y ait pas eu crise financièreaux Etats-Unis, les négociations entre Israéliens et Palestiniens auraient étéentravées par d'autres obstacles que les négociateurs israéliens savent fairesurgir opportunément et en attribuer la responsabilité à «l'intransigeance» unebonne fois pour toutes démontrée des Palestiniens. Et c'est très certainementcette «intransigeance» que Olmert et Bush mettront enavant pour expliquer qu'ils laissent le processus de paix dans l'impasse entirant leur révérence à la scène politique nationale et internationale.
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Posté Le : 23/09/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com