Palestine : Le Brésil brise la loi du silence

Un grand pas a été franchi pour l'avènement d'un Etat palestinien libre et indépendant. A la demande de l'Autorité palestinienne, formulée dans une lettre envoyée le 24 novembre, le Brésil a reconnu la légitimité de l'Etat palestinien dans les frontières de 1967 internationalement consacrées. Peu avant de quitter ses fonctions à  la fin de l'année au profit de Dilma Rousseff, le président Lula a apporté son soutien à  la «Â légitime aspiration du peuple palestinien à  un Etat uni, sûr, démocratique et économiquement viable, coexistant de façon pacifique avec Israël ». En conséquence, il est affirmé que «Â considérant que la demande présentée par son Excellence est juste et  cohérente avec les principes défendus par le Brésil pour la question palestinienne, le Brésil, par le biais de cette lettre, reconnaît l'Etat palestinien dans les frontières de 1967 ». Cette déclaration de principe, conforme à  la légalité internationale, brise la loi du silence qui plane sur le monde arabe pétrifié, enlisé dans ses divisions et ses querelles de leadership marginales et, objectivement, incapable de présenter un front commun au défi israélien. En parfaite symbiose avec l'appel de détresse, lancé à  la communauté internationale par le président de l'Autorité Mahmoud Abbas, la décision brésilienne s'interprète comme une volonté de relancer le processus de négociation voué à  une impasse totale, en raison de l'intransigeance israélienne et la flagrante partialité de la nouvelle administration aux espoirs de paix largement et globalement déçus. Elle a soulevé un tollé général à  Tel Aviv qui la considère comme une «Â violation des accords intérimaires » palestino-israéliens, vidés de toute substance, et une «Â tentative de contourner » le processus de négociation avorté par le refus du gel des colonies illégales unanimement condamnées. Aux Etats-Unis, le camp républicain et démocrate a apporté des critiques à  l'initiative brésilienne jugée «Â extrêmement mal avisée » et «Â regrettable ». Le précédent brésilien sera-t-il enfin suivi d'effet '