Algérie

Palestine: Enfin!



Palestine: Enfin!
C'est donc aujourd'hui que l'Assemblée générale de l'ONU procédera au vote sur l'admission de la Palestine en tant qu'Etat observateur aux Nations unies. Démarche farouchement contestée par Israël et les Etats-Unis. Israël est quasiment devenu hystérique menaçant les Palestiniens de représailles s'ils poursuivaient leur action, auprès de l'ONU. Cela prouve surtout que les Palestiniens sont dans le vrai et ont touché à un point sensible qui met en porte-à-faux les thèses d'Israël. En fait, les efforts d'Israël, soutenu par les Etats-Unis, pour faire avorter cette admission en témoignent. Depuis vingt ans - en fait, à partir des pourparlers directs entre Israël et les Palestiniens - Israël a joué sur le flou entourant le statut des territoires palestiniens pour, d'une part, imposer son diktat sur les objectifs et l'ordre du jour des négociations, d'autre part, avoir du temps pour reconfigurer ces territoires. Cette ambiguïté du statut des territoires palestiniens a donné, d'autre par, à Israël - et aux Etats-Unis - de taxer de «terroristes» les résistants palestiniens. Une Etat palestinien, reconnu par la communauté internationale, même non-membre des Nations unies, change en fait totalement la donne géopolitique du problème. Car, dès lors, Israël n'occupera plus des «territoires» qui - seraient sans «peuple» - (ce sur quoi il joua depuis des décennies pour qualifier de «terroristes» les organisations de résistance palestiniennes) mais un pays reconnu par l'ONU. Aussi, Israël n'aura plus en face de lui des «Palestiniens» mais les représentants de la Palestine. Notant que les peuples sous le joug de l'occupation luttant pour se libérer se sont toujours vu accoler l'étiquette de «terroristes». Nous avons connu cela en Algérie quand les tenants de «l'Algérie française» fustigeaient de «terroriste» la résistance algérienne. Aussi, dès lors que les territoires palestiniens seraient requalifiés en Etat de «Palestine» il y aura deux Etats face à face, l'un occupant les territoires de l'autre. Nous reviendrons ainsi à une idée plus concrète, plus classique du dossier palestinien soumis aux innombrables résolutions du Conseil de sécurité, dont la résolution 181 II du 29 novembre 1947 portant partage de la Palestine historique, toujours pas appliquée pour ce qui concerne la Palestine. Les Palestiniens ont balisé le terrain et le projet dont le vote est prévu aujourd'hui par l'Assemblée générale de l'ONU est assuré de remporter la majorité des voix, suffisante pour la réintégration de la Palestine dans la communauté des Nations. C'est en 1974 que la question de la Palestine a été réintroduite à l'ordre du jour de l'Assemblée. La résolution 3236 (XXIX) réaffirma les droits inaliénables du peuple palestinien à l'autodétermination, à l'indépendance et à la souveraineté nationale, et le droit des Palestiniens de retourner dans leurs foyers et vers leurs biens. De fait, l'ONU ne reconnaît pas l'annexion de Jérusalem-Est par Israël et a déclaré sans valeur légale les colonies en Cisjordanie. Ce n'est donc pas que l'ONU n'ait pas travaillé à la reconnaissance des droits des Palestiniens. Il se trouve que toutes les résolutions susceptibles de réhabiliter la Palestine ont été bloquées par le veto des Etats-Unis au Conseil de sécurité. Or, justifiant son opposition à l'admission de la Palestine à l'ONU, le président US, Barack Obama, a affirmé qu'il fallait «retourner» aux «négociations» entre Israël et les Palestiniens. En clair, avec Israël, il prétend que le devenir de la Palestine dépendrait du seul vouloir de l'Etat hébreu, excluant de fait l'ONU de ses prérogatives. Donc Israël - par le veto généreusement mis à sa disposition par les Etats-Unis - refuse l'édification de l'Etat de Palestine. Les négociations n'ont apporté aucune ouverture du fait même des obstacles que mettait Israël à leur conclusion... Spoliés de leurs terres, cantonnés dans le statut «d'apatrides», les Palestiniens n'avaient aucune chance de faire valoir leurs droits alors que la judaïsation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est s'est accélérée. Aussi, l'admission de la Palestine à l'ONU sera un atout pour qu'enfin s'ouvrent des négociations sérieuses afin de trouver une issue équitable au conflit qui oppose Israël à la Palestine. Aujourd'hui, à l'Assemblée générale de l'ONU, c'est l'heure de vérité pour les Palestiniens et singulièrement pour Israël qui aura désormais à dialoguer avec un Etat.


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