Ghaza : De notre correspondant Plus personne ne passe par cette frontière depuis dimanche dernier, sauf les citoyens reconduits par les autorités égyptiennes vers le territoire palestinien qui redevient une prison à ciel ouvert pour l?ensemble de ses habitants. Le mur, séparant la bande de Ghaza du territoire égyptien, a été détruit par des hommes armés du mouvement islamiste Hamas qui ont profité de l?embargo total et général imposé par Israël à l?enclave palestinienne, la privant ainsi de carburant, de produits de première nécessité, de denrées alimentaires et de médicaments. Certains Palestiniens, comme les gros commerçants, ont saisi l?occasion pour faire de grosses affaires. Les marchés de la bande de Ghaza ont été inondés de produits de toute sorte, mais on ne peut pas les qualifier de stratégiques. Ces commerçants ont surtout ramené des produits de consommation tels que les eaux gazeuses, des chips, du chocolat, des produits laitiers et des cigarettes. Quant au carburant ou le ciment, les quantités passées en territoire palestinien ne peuvent subvenir aux besoins de la population, de façon à annihiler les effets de la crise due au manque de ces produits. D?autres se sont déplacés du côté égyptien par curiosité, à la recherche d?une liberté perdue depuis des années. Bon nombre ont fait le déplacement juste pour changer une paire de pneus pour leurs véhicules, ramener des vêtements pour leurs enfants car moins chers du côté égyptien, ou à la recherche d?un médicament introuvable sur le marché. L?énorme confusion, qui n?a d?ailleurs pas réglé la crise due à l?embargo, s?est malheureusement terminée par des heurts entre des Palestiniens refusant la fermeture de la frontière et les forces de sécurité égyptiennes. Ces échauffourées se sont soldées par la mort d?un Palestinien ainsi que des dizaines de blessés dans les deux camps. Actuellement, le torchon brûle entre le mouvement radical Hamas, qui contrôle par la force la bande de Ghaza depuis juin 2007, et le gouvernement égyptien qui refuse la présence de ce mouvement au niveau du terminal de Rafah, le point de passage entre l?Egypte et le territoire palestinien. L?Egypte a exhorté le Hamas à accepter le retour des forces de sécurité du président palestinien Mahmoud Abbas, assurant qu? après avoir fermé les yeux pour des raisons humanitaires sur les allées et venues des Palestiniens, sa patience avait des limites. « Nous appelons les autorités gouvernant la bande de Ghaza à autoriser les observateurs européens et les éléments de l?Autorité palestinienne à revenir à nouveau au point de passage, afin de superviser l?application de l?accord de 2005 », a déclaré mardi le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheït, qui dans des déclarations télévisées a menacé toute personne pénétrant de façon illégale en territoire égyptien, à de mesures très sévères. Le mouvement Hamas qui a refusé les propositions du président palestinien Mahmoud Abbas de reprendre le contrôle du terminal de Rafah par les agents de sécurité de l?Autorité palestinienne , se voit donc en confrontation directe avec le voisin égyptien. Le mouvement islamiste « n?acceptera plus le maintien de la fermeture des postes-frontières qui ont transformé Ghaza en une immense prison », a déclaré son porte-parole Sami Abou Zouhri, des propos qui ne peuvent aider à lever l?embargo qui se renforce de jour en jour, bien au contraire ! L?Etat hébreu se voit ainsi débarrassé de toute contrainte de la part de la communauté internationale et poursuit ses massacres en terre palestinienne en toute quiétude, avec comme prétexte le combat contre le terrorisme. Plus de 20 Palestiniens ont été tués par l?armée israélienne au cours des dernières 72 heures. Israël maintient toujours son embargo contre la bande de Ghaza, sans se soucier des critiques internationales. Il est temps à ceux qui ont pris Ghaza par la force de reconnaître leurs erreurs et, se réconcilier avec leurs frères avant qu?il ne soit trop tard.
Posté Le : 09/02/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Fares Chahine
Source : www.elwatan.com