Après la subite dégradation de son état de santé Arafat hospitalisé à Paris
Le président de l?Autorité palestinienne, Yasser Arafat, a été évacué hier à bord d?un avion français vers un hôpital français de la banlieue ouest parisienne, l?hôpital militaire de Percy de Clamart, à la suite de la dégradation avancée de son état de santé au cours des dernières heures. Des responsables palestiniens ont jugé son état « critique ». Selon des sources médicales, le président Arafat souffre d?un cancer de l?estomac. Un médecin traitant du chef de l?Autorité palestinienne a affirmé que l?anomalie sanguine dont souffre Arafat est « potentiellement mortelle ». Yasser Arafat était apparu publiquement jeudi à la télévision après l?annonce de la nouvelle de la détérioration de son état de santé, souriant mais très amaigri, rassurant les Palestiniens et leur demandant de ne pas s?inquiéter pour sa santé. Il est apparu de nouveau hier au moment où il embarquait à bord de l?hélicoptère Puma de l?armée jordanienne qui l?avait conduit à Amman en Jordanie avant de rejoindre l?hôpital parisien, arborant le même sourire et saluant d?un geste lent de la main la foule qui était venue le soutenir et lui marquer son attachement. Le président de l?Autorité palestinienne avait été salué à son départ de Ramallah par les membres de l?Autorité palestinienne. Le départ de Yasser Arafat à l?étranger après un exil intérieur forcé imposé par Israël qui l?a confiné depuis décembre 2001 dans son quartier général de Ramallah a ravivé les inquiétudes sur les intentions nourries depuis ces dernières années par le gouvernement Sharon de bannir Yasser Arafat, à défaut de pouvoir le liquider physiquement, un pas qu?Israël n?a pu jusqu?ici franchir en raison des pressions internationales exercées sur Sharon pour le dissuader de mettre à exécution un tel projet. Officiellement, Israël a donné des garanties à ses amis traditionnels, principalement aux Américains pour ne pas s?opposer au retour de Arafat en Palestine, mais comme à leur habitude, les Israéliens, par des canaux parallèles officieux, laissent planer le doute sur cette option qui demeure aléatoire. Le gouvernement israélien est divisé sur le retour de Arafat, a indiqué hier la radio militaire israélienne qui relance la polémique sur le sujet. « Cette question n?a pas encore été tranchée contrairement à ce qu?a affirmé le bureau du Premier ministre Ariel Sharon », a souligné la radio militaire israélienne. Vivant ou mort, le chef de l?Autorité palestinienne dérange. Les spéculations en Israël vont déjà bon train pour préparer l?opinion israélienne à s?opposer à l?enterrement de Arafat à El Qods comme si la cause de sa mort était déjà entendue pour la partie israélienne. Un député d?extrême droite a saisi le ministère de l?Intérieur d?une requête en ce sens. L?état de santé critique du leader palestinien qui l?écarte des affaires pour de longs mois, s?il parvient à surmonter l?épreuve difficile de sa maladie, a donné lieu aux spéculations d?usage sur la question lancinante de la succession du leader palestinien. La Constitution palestinienne donne mandat au président du Parlement palestinien, le Conseil législatif palestinien, pour assurer l?intérim en cas de décès ou d?incapacité du président de l?Autorité palestinienne pour une période de 60 jours avant la tenue de l?élection présidentielle. Ce scénario devra donc théoriquement être mis en ?uvre après l?avis définitif des médecins de Yasser Arafat qui devraient permettre de voir plus clair quant à la gravité de son état de santé. Pour l?heure, la continuité du pouvoir est assurée par le tandem composé de l?ancien Premier ministre Mahmoud Abbas et Ahmed Qoreï, le chef de l?Exécutif palestinien. Le comité exécutif de l?OLP (Organisation de libération de la Palestine) la plus haute instance de cette organisation, dont Arafat est le président, se réunit aujourd?hui pour examiner la situation et se préparer à affronter les défis de l?avenir que pose déjà inévitablement le retrait de Arafat de la scène politique. Même s?il devait triompher sur sa maladie, les séquelles qu?il gardera de cette dure épreuve ne lui faciliteront pas la tâche pour renouer avec ses activités intenses et les charges importantes qui sont les siennes à la tête de l?Autorité palestinienne. Arafat, qui était présenté par Sharon comme le principal facteur de blocage du processus de paix et qui a tout fait pour affaiblir son autorité, aura résisté jusqu?ici à toutes les tentatives visant à l?écarter de la scène palestinienne. Le consensus qui s?est dégagé dans la classe politique palestinienne pour d?abord assurer le président de l?Autorité palestinienne de son soutien dans ces moments difficiles et ensuite affirmer d?une seule voix qu?il n?y a pas et n?y aura pas de course au pouvoir à la suite de la maladie du président Arafat, est un scénario que Sharon n?a pas prévu sur ses tablettes. Les mouvements palestiniens du Hamas et du Djihad islamique se sont engagés jeudi pour éviter tout affrontement fratricide pour le pouvoir en cas de disparition de Arafat.
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Posté Le : 30/10/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Bensalem Sofiane
Source : www.elwatan.com