Algérie

Pakistan : Nawaz Sharif rentre d?exil



L?ex-Premier ministre pakistanais a-t-il conclu un marché avec Musharraf ? Benazir Bhutto a présenté hier sa candidature dans une circonscription de Karachi (sud) pour les législatives du 8 janvier. L?ex-Premier ministre Nawaz Sharif, rentré hier au Pakistan après sept ans d?exil, s?est engagé à jouer pleinement son rôle sur la scène politique, mais sans esprit de vengeance, dans un pays placé sous état d?urgence par celui qui l?a évincé en 1999, le président Pervez Musharraf. « Nous allons pleinement participer à la politique nationale », a-t-il déclaré à sa descente d?avion à Lahore, son fief politique dans l?est du pays, a rapporté à l?AFP un de ses proches conseillers. « Mais nous ne croyons pas à la politique de la vengeance », a-t-il ajouté. M. Sharif, évincé du pouvoir le 12 octobre 1999 par un coup d?Etat sans effusion de sang mené par le général Musharraf et contraint à l?exil plus d?un an plus tard par ce dernier, revient au pays. Un proche conseiller de M. Musharraf a assuré à l?AFP que M. Sharif avait conclu avec le chef de l?Etat un « marché » avant de rentrer au pays, sans crainte d?être arrêté, ce qu?a nié le camp Sharif. L?ex-chef du gouvernement (1990-1993 et 1996-1999), condamné à la prison à vie pour corruption, détournement de fonds et trahison, avait conclu en décembre 2000 un accord avec le pouvoir de M. Musharraf, au terme duquel il acceptait de s?exiler 10 ans pour échapper à la sanction. De son côté, l?ancien Premier ministre Benazir Bhutto a présenté hier sa candidature dans une circonscription de Karachi (sud) pour les législatives prévues le 8 janvier alors qu?elle n?a toujours pas décidé si son parti boycotterait ou non le scrutin. Mme Bhutto, rivale de Nawaz Sharif durant les années 1990, tente de fédérer l?opposition au président Pervez Musharraf en exigeant la levée, avant le scrutin, de l?état d?urgence imposé le 3 novembre. Mais alors que plusieurs autres partis de l?opposition ont appelé au boycott du scrutin, elle n?a pas encore décidé. Le général Musharraf a annoncé qu?il maintiendrait l?état d?urgence décrété le 3 novembre pour, selon lui, assurer la sécurité de la campagne et des opérations de vote alors que le pays est en proie à une vague d?attentats meurtriers et que les combattants proches d?Al Qaïda gagnent du terrain dans le nord-ouest. L?opposition, comme la communauté internationale, réclament la levée de loi d?exception avant le scrutin, l?opposition accusant M. Musharraf de l?avoir imposé pour se maintenir coûte que coûte au pouvoir. Les partis de l?opposition ont annoncé à plusieurs reprises qu?ils se réuniraient pour décider ensemble d?un éventuel boycott mais cette rencontre est sans cesse repoussée, chaque formation doutant de la sincérité des autres. Mme Bhutto a, cependant laissé entendre qu?elle était plutôt d?avis de ne pas boycotter les élections pour ne pas laisser le champs libre au parti soutenant le général Musharraf, bien qu?elle dise être certaine qu?il falsifiera les résultats. « Nous ne voulons pas laisser le champ libre », a-t-elle répété hier à la presse.


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