PAIX SOCIALE ET SECURITE

Accorder une allocation financière à tous les chômeurs apparaissait comme un mirage, il y a quelques années seulement. Il était impensable que l'Algérie se débattant pour son développement économique puisse se targuer de se mettre au niveau des pays développés en distribuant des aides en monnaies sonnantes et trébuchantes à une partie de la population sans emploi et encline malgré elle à garder les bras croisés.Aujourd'hui c'est fait. Des milliers de chômeurs pointent chaque fin de mois pour percevoir leur dû que certains, à tort ou à raison, considèrent discutable en accordant à cette facette solidaire une décision présidentielle d'une couleur contestable. Ils déduisent avec une légèreté certaine qu'elle obéit à une man?uvre politique engagée pour bénéficier d'une paix sociale, oubliant à escient que les premiers rôle et devoir d'un Etat étaient justement d'asseoir et de consolider cette paix sociale. Bien évidemment, cette attribution peut être analysée en profondeur, réadaptée et corrigée s'il le faut, en tenant compte des impératifs économiques et sociaux du pays.
Aussi, si l'on prend en considération les efforts consentis par l'Etat dans les domaines de l'habitat, de la santé, de l'éducation, les primaires insatisfactions et remontrances relèveraient de déductions insensées. Des puissances mondiales fortement nanties n'ont pas fait mieux ni autant. La comparaison est de bon aloi. Elle mène aux saines conclusions de l'objectivité et de la raison. Elle force à bien observer le dangereux cheminement de certains peuples d'Amérique latine où les rapts d'enfants et les balles perdues dans les rues sont devenus des cultures ancrées. L'Occident n'est pas en reste où les piétons anonymes, hommes, femmes et enfants sont devenus des cibles assassines des chômeurs dépressifs pour que la sacro-sainte paix sociale ne soit plus qu'une météorite inconnue.
Certains ont souvent tendance à oublier les décennies de sang et leurs traumatismes encore présents qui ont mis le pays dans le préau de l'explosion et de l'anéantissement. Il n'est pas blasphémer pour le moment que d'affirmer que la paix sociale permet au moins à chaque Algérien de sortir de sa demeure en toute sécurité.