Les parfums des fleurs d'El Qods (Jérusalem) se dégagent à travers les notes musicales du groupe italien Radiodervish, qui a animé, lundi soir à la salle Ahmed Bey de Constantine, son premier concert en Algérie.Invité par le 13e Festival international de jazz de Constantine (Dimajazz), le groupe, mené par l'Italo-Palestinien Nabil Salameh, a présenté son dernier album Café Jérusalem devant un public ravi de découvrir une musique philosophique et des paroles poétiquement denses. Cardamome, premier titre chanté, raconte l'histoire d'un homme qui veut savoir ce qui se passera dans sa vie en consultant une voyante qui «lit» dans le marc de café. Et au Moyen-Orient, on adore boire du café parfumé à la cardamome. «Je suis un amoureux. Et en cette nuit de jasmin magique, la guerre s'est éloignée. Comme un marin, je cherche le bon vent», a chanté Nabil Salameh.Dans Norah, autre extrait du nouvel album, Radiodervish plaide pour une cité «qui cherche la paix et la justice». Les lyriques sont accompagnées d'une légère mélodie jazzy appuyée de sonorités orientales portées par le oud. Un hommage est ensuite rendu aux conteurs des anciens temps, ceux qui peuplaient les cafés de Jérusalem, dans Hakawati : «Chercher l'or dans la nuit de l'humanité.» La chanson Love me in Jerusalem a rappelé les belles nuits passées à écouter les soirées d'Oum Keltoum à la radio et évoqué la possibilité de l'amour, même si «la guerre frappe à la porte».«Jérusalem est le centre du monde, c'est un endroit de l'âme. Toutes les religions s'y retrouvent», a souligné Nabil Salameh, lors de la conférence de presse après le concert. La musique de Radiodervish, riche en sonorités méditerranéennes, porte parfois les traces du romantisme italien, de la zénitude orientale, de la nostalgie et de la spiritualité soufie.Nabil Salameh chante en arabe, en italien, en anglais et en français. Radiodervish est née à l'initiative de Nabil Salameh et de Michele Lobaccaro. «Au départ, nous ne voulions pas faire de la musique un métier. Je devais être ingénieur et Michele philosophe. Mais la vie nous cache des surprises. En 1998, nous avons sorti le premier album au nom de Radiodervish. Nous avons déjà produit dix albums. Nous refusons de nous définir dans un style musical particulier», a expliqué Nabil Salameh.Michele Lobaccaro, qui est guitariste, a parlé de rencontre entre univers musicaux des deux parties de la Méditerranée. «Nous ne faisons pas de la world music. C'est une musique basée sur les textes. Nos racines sont puisées dans le chant d'auteurs italiens et arabes. Il est donc important pour nous de raconter des histoires dans nos chansons», a-t-il relevé. Le nom du groupe vient, selon Nabil Salameh, d'une certaine passion pour l'écoute de la radio. Il a rappelé qu'au Liban, où il est né, il écoutait souvent, dans les années 1970 et 1980, BBC, Sawt Al Kahira, Sawt Loubnan et Monte Carlo Doualiya.Pour Michele Lobaccaro, les radios transmettent un certain imaginaire. Il a cité l'exemple de radio Tirana (Albanie) et les radios arabes écoutées dans son jeune âge (par ondes courtes). Concernant le mot Dervish, Michele Lobaccaro a précisé que c'est une manière de se rapprocher de l'autre et de l'aimer. «En persan, Dar Wish veut dire la porte du visiteur. On traverse la porte pour rencontrer l'autre. Donc, ce mot Derwish exprime parfaitement notre pensée en tant que groupe musical», a relevé Nabil Salameh.
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Posté Le : 02/12/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Fayçal Métaoui
Source : www.elwatan.com