Pain: le juste prix

La Fédération nationale des boulangers (FNB) menace d'augmenter la baguette de pain ordinaire à 15 DA dès demain jeudi. Pourtant, le ministère du Commerce refuse toujours toute augmentation du prix du pain subventionné, faisant état d'un rapport adressé par le département du Commerce aux pouvoirs publics comportant plusieurs propositions pour la prise en charge des revendications des boulangers. Comment assurer une marge bénéficiaire acceptable pour les boulangers et sauvegarder leur profession et protéger en même temps le pouvoir d'achat du citoyen, telle est l'équation toujours difficile à résoudre pour les pouvoirs publics.La décision du président de la République, qui sera actée dans la loi de finances complémentaire de 2022, de réduire les impôts imposés aux boulangers ne semble pas régler l'épineux problème du juste prix du pain. En attendant d'autres amendements qui exigent « davantage de temps », selon le chef de l'Etat, des associations professionnelles, en tête desquelles le président de l'Union nationale des boulangers (UNB), ont exprimé le v?u d'annuler entièrement l'impôt sur l'activité du boulanger et d'augmenter le prix de la baguette de pain à 15 DA en vue d'assurer une marge bénéficiaire conséquente pour l'artisan boulanger. Autre argument de taille, la hausse des prix des autres produits de préparation du pain à l'instar de la levure et des améliorants qui ne sont pas subventionnés grignote de la marge bénéficiaire des boulangers, sans parler de l'énorme gaspillage du pain (8 millions de baguettes par jour).
Faut-il rappeler aussi que le prix du pain n'a pas été révisé depuis 1996, d'où le recul de la marge bénéficiaire des boulangers, atteignant un niveau insupportable et menaçant l'existence même du métier de boulanger. Et avec l'emballement des prix du blé sur les marchés mondiaux, jusqu'à 400 dollars la tonne, assurer le pain quotidien aux Algériens s'impose comme un vrai casse-tête pour le gouvernement.