Algérie

Paiement de rançons aux groupes terroristes Les Etats-Unis veulent une politique de tolérance zéro



Paiement de rançons aux groupes terroristes Les Etats-Unis veulent une politique de tolérance zéro

Insistant sur l'importance de mettre fin à cette 'tactique particulière" comme source de financement du terrorisme, Washington a rebondi sur les révélations de son ancienne ambassadrice au Mali sur le paiement de rançons par la France à Aqmi, pour lancer cet appel à la communauté internationale pour qu'elle cesse de le faire.
Interrogée vendredi au cours de son briefing quotidien sur les déclarations faites par l'ex-ambassadrice américaine au Mali, Vicki Huddleston, à une chaîne de télévision française selon lesquelles la France avait versé des millions de dollars pour obtenir la libération de ses otages au Sahel, la porte-parole du département d'Etat, Mme Victoria Nuland, a appelé la communauté internationale à s'abstenir de verser toute rançon aux groupes terroristes contre la libération d'otages. Elle a notamment relevé l'importance de mettre fin à cette 'tactique particulière" comme source de financement du terrorisme.
La responsable US a souligné que 'l'inquiétude de l'ambassadrice Huddleston reflète une préoccupation que nous partageons au sujet d'Aqmi et d'autres groupes qui utilisent les otages comme source principale de financement". Elle n'a donc pas hésité à rejoindre la position doctrinale de l'Algérie consistant à rejeter catégoriquement le paiement de rançons. Les Etats-Unis, rappelle-t-on, ont constamment fait part de leur opposition au versement de rançons contre la libération des otages par les groupes terroristes. Poursuivant, Mme Victoria Nuland a fait savoir que les Etats-Unis 'continuent à encourager tous leurs partenaires et alliés de la communauté internationale à refuser absolument de coopérer avec les preneurs d'otages et à avoir une politique de tolérance zéro dans le cadre de cet effort". Elle a prévenu clairement : 'Nous ne faisons qu'alimenter les coffres des terroristes."
La porte-parole du département d'Etat a indiqué que ce sujet faisait l'objet 'de discussions continues avec les alliés et les partenaires des Etats-Unis quant à l'importance de tarir cette tactique particulière et cette technique comme source de financement du terrorisme".
Quant à la véracité des propos de Mme Huddleston sur le versement par la France de rançons aux groupes terroristes, Mme Nuland a souligné qu'elle refusait de citer un pays particulier mais a précisé subtilement : 'Aqmi continue à essayer de soutirer les rançons et nous croyons qu'elle a trop souvent réussi à les obtenir." Ceci étant, en plus du coordonnateur américain de la lutte antiterroriste, Daniel Benjamin, le sous-secrétaire américain au Trésor pour la lutte contre le financement du terrorisme, David Cohen, a appelé, à plusieurs reprises, à l'urgence de briser ce qu'il appelle le 'cercle vicieux" des enlèvements contre rançon, considérant cette pratique comme 'la plus grande menace".
Dans ce cadre, il avait effectué, il y a quelques mois, une tournée en Europe où il s'était réuni avec plusieurs hauts responsables en France, en Allemagne, en Italie et au Royaume-Uni, dans le but de développer une approche unifiée face à cette forme de financement du terrorisme. Selon les chiffres qu'il avait avancés, les organisations terroristes auraient collecté plus de 120 millions de dollars en paiement de rançons au cours des 8 dernières années, observant qu'Aqmi est la branche d'Al-Qaïda qui a profité le plus des enlèvements contre rançon, en récoltant des dizaines de millions de dollars. Constatant, avec inquiétude, l'augmentation continue des montants des rançons exigées, le patron américain de la lutte contre le financement du terrorisme a précisé que le montant moyen d'une rançon par otage payée à Aqmi est passé de 4,5 millions de dollars en 2010 à 5,4 millions de dollars en 2011.
L'autre fait important relevé par ce haut responsable américain est que les preneurs d'otages font, généralement, la distinction entre les gouvernements qui acceptent de verser des rançons et ceux qui refusent de s'y plier, constatant qu'Aqmi cible principalement les Européens du fait, a-t-il dit, que des gouvernements européens payent les rançons demandées. Il y lieu de rappeler que l'Assemblée générale de l'ONU avait adopté, en décembre dernier, une résolution dans laquelle elle a exhorté les Etats membres de s'abstenir de financer ou de soutenir les activités terroristes.
D B




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