Algérie - Baraki

Pages d'histoire de la ville de Baraki



Pages  d'histoire de la  ville de Baraki
A l'orée de l'occupation française de la Mitidja, durant les années 1830_1831; je propose un passage du livre ( description du pays occupé par Claude - Antoine Rozet, qui accompagnait l’expédition militaire Française). Dans ce passage, la colonisation de Haouch Baraki (ferme agricole), est cité avec les haouchs de la région de l'Arba, Sidi Moussa et Meftah ( ex. Rivet ).
Ce sont les Hadjoutis qui étaient propriétaires de ces Haouchs et ont été chassés par l'occupant les obligeant à s'installer à l'ouest de la Chiffa (région de H'tatba, El Afroun, Hadjout).

Les Haouchs des Algériens, ont été confisqués par les armes et distribués aux colons ramenés de France et d'ailleurs et non achetés, comme n’arrêtent pas de le faire croire les pseudos historiens de la colonisation.
Par ailleurs, le passage ci-dessous, confirme que les Haouchs des Algériens, avant leur expropriation, étaient de belles exploitations agricoles. La réaction des Algériens citée dans ce passage envers les colons ayant pris leur terre ne peut être que légitime :

' Les beaux haouchs de la plaine de la Mitidja devaient séduire les jeunes colons accourus avec l'ambition de se créer en Algérie un avenir non moins honorable que toutes les carrières auxquelles ils eussent pu prétendre en France. MM. Gustave de Lapeyrièrc, Clavé et Descroirilles ( général des milices), qui arrivaient avec un capital de 400,000 fr., allèrent se fixer à l'haouch Boukandoura ( pour le compte de l'empereur). Ils avaient fait à d'assez bonnes conditions, l'acquisition de ce beau domaine, d'une étendue de 600 hectares. Ils y installèrent des familles du midi de la France, qui, concurremment avec les Arabes de la localité, cultivèrent une bonne portion des terres. Ils se contentaient de faire des foins sur les plus éloignées; mais il y avait pour cela de grandes difficultés. Les colons seuls savaient faucher et on les empêchait de passer. Les sentinelles placées sur les lignes avancées avaient ordre de tirer sur ceux qui les dépasseraient: il fallait donc, tous les jours, s'exposer aux coups des soldats français, et passer bride abattue comme des contrebandiers.

M. de Saint-Guilhem avait fait près de l'Arba l'acquisition de l'haouch El-Kateb (l'Écrivain), d'une étendue de quatre cents hectares.

M. de Montaigu s'était établi plus à l'ouest, sur le territoire des Beni-Moussa, dans les haouchs Aïsous et Guellabou, l'un d'une contenance de 175 hectares, l'autre de 400. Il avait organisé deux exploitations ayant chacune un mur d'enceinte de 50 mètres sur les quatre faces. Dans la première il n'y avait que des ouvriers européens, dans l'autre il avait joint à ces derniers des ouvriers arabes. Il semait en blé chaque année environ 130 hectares. Comme M. de Tonnac, il était obligé de faire bonne garde; les Hadjoutis (guerriers fiers et téméraires à l'ouest de la chiffa les tribus Ouled Hamidan, les Beni Allal, les Zenakhra ) venaient jusque chez les Beni-Moussa et lui enlevaient des troupeaux. Fatigués de voir cet intrépide colon leur tenir tète, ces brigands avaient mis sa tète à prix. Un nègre, à qui ils avaient promis 500 fr. pour l'assassiner, s'était caché dans un bois du voisinage. M. de Montaigu en fut averti par des ouvriers kabyles. A son tour il promit 50 fr. à qui lui amènerait ce noir malfaiteur encore en vie. Ce fut assez pour faire traquer le bois par tous les indigènes. Au bout de quelques jours le nègre était conduit à la ferme, attaché par des cordes, pour de là être envoyé au chef du bureau arabe chargé de la police.

Le territoire des Beni-Moussa, qui s'étendait depuis l'Arba jusqu'à l'harrach, formait un delta séparé par deux rivières du reste de la plaine ( Oued Smar et Oued l 'Harrach); c'en était la partie la plus fertile, elle était couverte de nombreux haouchs. Le baron de Vialar en possédait un avec M. Baudens, chirurgien-major, à la pointe la plus rapprochée d'Alger, près du gué de Constantine. La position de l'haouch Baraki était marécageuse; ces messieurs l'exploitèrent d'abord pour les fourrages. Le voisinage de la propriété que le baron de Vialar avait à Kouba rendait cette exploitation plus facile ; les ouvriers de cette localité partaient tous les matins et y revenaient le soir. Plus tard, des travaux d'assainissement permirent à Baraki un établissement plus permanent : déjà en 1839 il formait une ferme importante; 50,000 fr. avaient été consacrés à ses constructions, et une somme à peu près pareille à ses cultures.

Les autres colons fixés de ce côté étaient M. Choppin, sur l'haouch Beni-Youssef, d'une étendue de 500 hectares, et M. Montagne fils, qui se partageait avec M. Tobler l'haouch Ben-Chenouf. '


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