Pagaille autour des billets de 200 dinars

Grande confusion dans l'opération de retrait des billets de 200 dinars de la circulation. Les commerçants refusent de les accepter, alors que les citoyens, consternés, disent ne pas bien saisir les détails de cette opération.Ces derniers affirment qu'ils sont «en train de payer le prix», et pour cause, certains commerçants ne semblent pas avoir bien compris que la date du 31 décembre 2014 est la date du début de l'opération qui va durer 10 ans et pas le dernier délai pour le retrait des billets. Autrement dit, c'est seulement le début de ramassage des billets.Et, en dépit de cela, les situations où les professionnels ne veulent plus être payés en anciens billets sont légion. «J'ai pris un taxi, et quand je lui ai remis un'ancien billet de 200 dinars pour le payer, il a refusé car ces derniers ne sont plus acceptés !» relate Meziane.Les commerçants, quant à eux, dénoncent une opération mal expliquée et surtout mal organisée, c'est le cas de Ahcène, commerçant à Alger-Centre : «C'est vrai que la Banque d'Algérie nous a informés que les billets peuvent être changés auprès de ses guichets, mais ça nous prend beaucoup de temps et, personnellement, je ne peux pas aller chaque fois à la banque, c'est aux citoyens de les changer auprès de la banque». Même constat de la part de l'Association des consommateurs (APOCE) : «C'est une irresponsabilité de la part de la Banque d'Algérie, car ce genre d'opération doit être pris très au sérieux, ce n'est pas avec un communiqué qu'on mène ce genre d'opération.La question qu'il faut se poser, c'est de savoir pourquoi les banques et les bureaux de poste ne prennent pas les billets '» Et de poursuivre : «Les responsables de la Banque d'Algérie doivent revoir leur décision, car le consommateur est en train de payer le prix fort pour un ou deux billets de deux cents dinars, ils doit faire la queue auprès des guichets de la Banque d'Algérie, c'est injuste», déclare ainsi Mustapha Zebdi, membre de l'association, avant d'ajouter : «J'appelle les commerçants à suivre l'initiative de ceux qui continuent à faciliter les choses pour leurs clients en acceptant les billets, c'est un exemple à suivre en attendant que la Banque d'Algérie autorise les bureaux de poste et les autres banques à accepter les billets.» Les billets de 200 dinars n'ont pas fini de faire parler d'eux.