Algérie

Pacte économique et social, des maux et des mots



Pacte économique et social, des maux et des mots
Le gouvernement, les patrons, toutes obédiences professionnelles confondues, l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), autrement dit ce que le jargon habituel qualifie de partenaires sociaux dans un processus socioéconomique se sont rencontrés mardi passé. Ce qui, au demeurant, relève de la normalité dans un pays soucieux de garantir une stabilité sociale, voire autre à ses populations. Sauf que dans cette rencontre le sujet central revêtait une certaine importance : le pacte économique et social de croissance. Sauf qu'également le pacte économique et social de croissance en Algérie a de fortes chances d'être un peu comme l'Arlésienne.«Aujourd'hui, nos entreprises sont interpelées par un contexte marqué par une compétitivité internationale de plus en plus féroce... C'est pourquoi les pouvoirs publics se sont attelés à chaque fois à mettre en place des politiques et des mesures concrètes destinées à encourager la production nationale», a déclaré le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, à cette occasion. Est-il besoin de rappeler que la compétitivité internationale date depuis l'invention de la machine à vapeur ' Et le meilleur moyen d'avancer, aux yeux du ministre serait «la tenue d'une grande conférence nationale économique et sociale qui réunit tous les acteurs concernés pour débattre des moyens nécessaires pour l'accélération du processus des réformes économiques, l'amélioration des climats des affaires et le développement industriel». Or, exception faite du moment très convivial des agapes, à quoi servirait une conférence nationale de tous les acteurs concernés en ce sens que les partenaires sociaux qui se sont rencontrés au cours de la semaine sont représentatifs de l'ensemble des microcosmes concernés au nom desquels ils sont d'ailleurs conviés à chaque fois que des évènements ponctuels et/ou contextuels l'exigent. Cette grande conférence nationale s'imposerait toutefois d'elle-même si compte est tenu d'une disposition des considérants du pacte économique et social, ?uvre du Premier ministère, qui semble impliquer pour la réalisation des réformes décidées par le chef de l'Etat «...la mobilisation et l'engagement affirmés et actifs (sans exclusive) de tous les opérateurs économiques et sociaux». Dès lors, serait-il alors question d'associer non plus seulement l'Ugta mais tout aussi les autres organisations syndicales, lesquelles, est-il encore une fois important de le souligner, brassent nettement plus large qu'une Centrale qui est demeurée et l'est encore l'unique interlocuteur valable et tout autant arbitraire des gouvernements qui se sont succédé depuis l'avènement du pluralisme syndical 'Dans le cas contraire quelle que serait la nature du consensus «national» qui enressortirait, celui-ci ne pourra qu'être chancelant d'autant plus qu'il est question, dans d'autres «considérants», de tenir compte notamment des «...incertitudes qui entourent le marché des hydrocarbures et de réduire la dépendance algérienne...en ce sens» ou encore les aléas d'une agriculture qui est loin d'être aussi performante que le laissent croire les tapages médiatiques fait chaque année autour de récoltes les unes plus exceptionnelles que les autres et dans cet ordre d'idées est évoqué non sans appréhension «...le stress hydrique et la désertification qui affecte dangereusement l'Algérie».Tout cela est conclu par : «La véritable indépendance pour toute Nation réside dans sa capacité à créer et gérer ses richesses, à optimiser ses potentialités, à développer et diversifier ses ressources, à s'approprier sciences et technologies, à acquérir et produire l'innovation, à satisfaire ses besoins essentiels et à atteindre le plus grand degré de suffisance, d'équilibre et de sécurité, seuls garants de son autonomie et sa souveraineté.» En somme un vaste programme, mais également un challenge relevable compte tenu justement de toutes les richesses dont dispose le pays.Sauf qu'il y a plus d'un air de déjà vu et entendu dans ces grandes orientations, mais que surtout les grandes et bonnes idées ne survivent jamais aux hommes qui en sont les promoteurs.A. L.




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