Algérie

Pacha Mercedes



Un adolescent décidément bien agité, fait les quatre cents coups comme chez Truffaut. L?acné lui monte à la tête. Et ça fait désordre sur les routes. Le paternel « grosse légume » et patron d?une assemblée qui « gardavouze » au quart de tour, tente d?étouffer l?affaire. Ce road-movie qui se termine mal, avec comme guest star, un rejeton choyé, est un bon sujet pour paparazzi. Un fait divers qui rappelle au bon souvenir du citoyen, cette petite confrérie de privilégiés installés dans des résidences cossues de la côte algéroise. Au Club des Pins par exemple. de prédilection de la nomenklatura. Dans l?imaginaire populaire, cet agrégat d?individus au statut bien particulier, vit dans le luxe et le confort. Alger abrite cette communauté dorée. Avec ses rites, ses valeurs, son étiquette et ses codes. Il faut dire qu?elle n?a pas bonne presse auprès de l?opinion publique. C?est la cour d?Hérode. Lascive, déliquescente et très peu soucieuse du bien collectif. Ce cercle fermé, inaccessible ou simple quidam, suscite mépris, rejet mais aussi de la fascination. Archaïque et tribal, ce microcosme a longtemps prospéré à l?ombre du despotisme de l?Etat. C?est devenu un symbole parmi tant d?autres de la société à deux vitesses. Caciques, barons et dignitaires occupent le haut du pavé dan un pays soumis au régime des souks el fellah. Le monde a beau changer. Des systèmes ont disparu, victime des « ruses de l?histoire ». Mais notre célébrissime nomenklatura mène la belle vie en bord de mer. Survivant aux hommes et aux événements. Toujours bon pied, bon ?il. Le moral en acier trempé. Les ambitions intactes. Il suffisait qu?un garnement à la cervelle enfiévrée, sortie de ce territoire des délices éternels, s?adonne à une équipée trop turbulente pour son âge, pour que cette « savantissime » nomenklatura, qui pense et trime pour notre bonheur commun, se niche dans notre pensée. Pourtant, on croit savoir que cet avatar d?un temps révolu doit disparaître par la force des choses. Ce n?est pas le cas. Assurément.


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